Corruption dans l’athlétisme : le procès de Lamine Diack renvoyé pour des problèmes de procédure

Le procès de l’ancien patron de la fédération internationale d’athlétisme (IAAF) Lamine Diack, de son fils Papa Massata et de quatre autres acteurs a été renvoyé ce lundi. Leur procès pour corruption sur fond de dopage en Russie, doit reprendre à partir du 3 juin prochain.

Lamine Diack a été mis en examen en France pour corruption. © Kin Cheung/AP/SIPA

Lamine Diack a été mis en examen en France pour corruption. © Kin Cheung/AP/SIPA

Publié le 13 janvier 2020 Lecture : 2 minutes.

Lamine Diack à Pékin le 21 août 2015. © Kin Cheung/AP/SIPA
Issu du dossier

Affaire Lamine Diack : corruption et dopage dans l’athlétisme

Du Sénégal à la Russie en passant par Paris, l’affaire Lamine Diack secoue le monde du sport. L’ancien patron de la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF) fait face à des accusations de corruption pour lesquelles il comparaît à Paris du 13 au 23 janvier. Retour sur les dessous d’un dossier hors normes, entre sport, dopage, business et politique.

Sommaire

À 86 ans, le Sénégalais, qui a régné de 1999 à 2015 sur l’IAAF, doit répondre, devant les juges de la 32e chambre correctionnelle du tribunal de Paris, des délits de corruption active et passive, abus de confiance et blanchiment en bande organisée. Il risque jusqu’à dix ans de prison et une lourde amende.

Mais l’audience a tourné court. Dès l’ouverture, les procureurs financiers ont demandé son renvoi, au motif de l’arrivée très tardive sur leur bureau d’actes d’enquête qui avaient été demandés par les juges d’instruction en 2016 et auxquels la justice sénégalaise n’avait jusque-là jamais donné suite.

la suite après cette publicité

Parmi ces éléments, une audition du fils de Lamine Diack, l’ancien puissant conseiller marketing de l’IAAF, Papa Massata Diack, réfugié à Dakar depuis l’arrestation de son père, novembre 2015, et qui a toujours échappé à la justice française.

Financement de campagne

PMD est un acteur clé de l’affaire et il devait être jugé en son absence à partir de lundi pour corruption et complicité, blanchiment en bande organisée et recel d’abus de confiance.

Lamine Diack a reconnu durant l’enquête avoir permis que des sanctions disciplinaires contre des athlètes russes soupçonnés de dopage soient retardées, à partir de fin 2011, en échange d’un financement de Moscou à hauteur d’1,5 million d’euros pour faire battre le sortant Abdoulaye Wade à la présidentielle sénégalaise de 2012, finalement remportée par Macky Sall.

Autres contreparties aux indulgences de l’antidopage dans l’athlétisme, la générosité d’un sponsor russe, la banque d’Etat VTB et des droits télés plus juteux lors des Mondiaux d’athlétisme de Moscou, en 2013.

la suite après cette publicité

Nouvelles pièces

« Ces (nouvelles) pièces » envoyées par le Sénégal, « nous les avons reçues physiquement ce matin (…) n’avons pas pu les étudier », ni les communiquer aux autres parties, a constaté l’un des procureurs financiers, Arnaud de Laguiche, en montrant aux juges une lourde pile de dossiers et en regrettant une réponse si tardive.

Mais « nous ne pouvons pas faire comme si ces pièces n’existaient pas », a-t-il ajouté. L’autre procureur financier présent à l’audience, Eric Russo, a soulevé un second problème procédural, en soulignant que les juges d’instruction avaient renvoyé au tribunal Papa Massata Diack pour un délit, le recel d’abus de confiance, qui ne figurait pas dans son mandat d’arrêt international.

la suite après cette publicité

En conséquence, la présidente de la 32e chambre, Marie-Rose Hunault, a annoncé le renvoi de l’affaire, en prévoyant un procès du 3 au 22 juin prochains. Devant elle, Lamine Diack, cheveux blancs et lunettes sur le nez, qui était arrivé dans la salle d’audience au bras d’un proche, est resté impassible.

« Il tient à s’expliquer », a assuré l’un de ses avocats, Simon Ndiaye. L’ancien cacique du sport mondial doit comparaître avec l’un de ses anciens conseillers, l’avocat Habib Cissé, et l’ancien responsable du service antidopage de l’IAAF, Gabriel Dollé, jugés eux pour corruption passive.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Dans le même dossier