Corruption : Lamine Diack, une icône déchue dans l’attente du verdict

Le procès de l’ancien président de la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF) s’est achevé ce jeudi avec les plaidoiries des avocats de la défense, qui ont plaidé la relaxe générale.

L’ancien président de l’IAAF (Association internationale des fédérations d’athlétisme) Lamine Diack (au centre) arrive au tribunal de Paris, le 10 juin 2020. © Thomas SAMSON / AFP

L’ancien président de l’IAAF (Association internationale des fédérations d’athlétisme) Lamine Diack (au centre) arrive au tribunal de Paris, le 10 juin 2020. © Thomas SAMSON / AFP

Publié le 19 juin 2020 Lecture : 5 minutes.

Lamine Diack à Pékin le 21 août 2015. © Kin Cheung/AP/SIPA
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Affaire Lamine Diack : corruption et dopage dans l’athlétisme

Du Sénégal à la Russie en passant par Paris, l’affaire Lamine Diack secoue le monde du sport. L’ancien patron de la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF) fait face à des accusations de corruption pour lesquelles il comparaît à Paris du 13 au 23 janvier. Retour sur les dessous d’un dossier hors normes, entre sport, dopage, business et politique.

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Il s’avance devant les juges, entouré de ses deux avocats. Calme et serein, vêtu d’un boubou vert pâle, Lamine Diack prend la parole au dernier jour de son procès. Accusé d’avoir permis, aux côtés de cinq autres personnes, de retarder des sanctions contre des sportifs russes soupçonnés de s’être dopés, l’octogénaire vient dire une dernière fois son attachement à l’éthique du sport. « Je ne me reconnais pas dans l’image d’un homme qui a voulu s’enrichir », insiste-t-il. Il était jugé par la 32e chambre correctionnelle de Paris pour corruption active et passive, blanchiment en bande organisée et abus de confiance.

Qui est vraiment Lamine Diack ? Est-il ce « vieillard » de 87 ans décrit par ses avocats, qui aurait réalisé en 2011 le « mandat de trop » à la tête d’une institution qu’il a dirigée de 1999 à 2015 ? Ou est-il cet homme puissant, patriarche du « clan Diack » et architecte, avec son fils Papa Massata, d’un vaste système de corruption au sein de la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF), sur fond de dopage russe ?

C’est à cette question qu’auront à répondre les juges du Parquet national financier (PNF), qui rendront leur verdict le 16 septembre prochain. L’accusant d’avoir causé « une infraction énorme à la probité », le PNF a requis, mercredi 18 juin, quatre ans de prison ferme et 500 000 euros d’amende contre Lamine Diack. La même somme, et cinq années de détention, ont été requises contre son fils, anciennement chargé du marketing à l’IAAF.

Star au Sénégal

Papa Massata Diack, absent d’un procès au cours duquel il a été constamment cité, est resté à Dakar. Placé en garde à vue en novembre 2015, puis mis en examen et placé sous contrôle judiciaire, son père, lui, n’est plus rentré au Sénégal. Lamine Diack pourra-t-il revenir « mourir dignement dans les bras de ses petits-enfants », comme l’a demandé l’avocat William Bourdon, qui a fait appel à l’indulgence des juges ? Sa défense n’a, en tout cas, pas hésité à jouer sur la corde de l’émotion, décrivant un homme « au crépuscule de sa vie », souffrant de surdité et d’amnésie, dont on voudrait aujourd’hui « effacer l’honneur ».

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