Mali – Hamidou Boly : « Pour la Cedeao, il faut que le président de la transition soit un civil »

Transition, sanctions, libération d’IBK, négociations… Les chefs d’État ouest-africains doivent se réunir à nouveau ce vendredi pour évoquer le Mali. Entretien avec le représentant de la Cedeao à Bamako, Hamidou Boly, qui est au cœur de la médiation entre la junte et l’organisation régionale.

Le médiateur de la Cedeao Goodluck Jonathan, le 22 août à Bamako, à l’issue d’une rencontre avec les représentants des militaires du CNSP. © /AP/SIPA

Le médiateur de la Cedeao Goodluck Jonathan, le 22 août à Bamako, à l’issue d’une rencontre avec les représentants des militaires du CNSP. © /AP/SIPA

Aïssatou Diallo.

Publié le 28 août 2020 Lecture : 7 minutes.

Si elle est devenue un acteur central, et l’un des principaux interlocuteurs des putschistes, la Cedeao n’a pas attendu le coup d’État pour s’impliquer dans la crise politique qui secoue le Mali depuis plusieurs mois. Dès le début des manifestations réclamant le départ du président Ibrahim Boubacar Keïta, début juin, l’organisation ouest-africaine a multiplié les missions de bons offices pour tenter de trouver une issue.

Depuis la prise du pouvoir par les militaires du Comité national pour le salut du peuple (CNSP) et la démission d’IBK dans la nuit du 18 au 19 août, la Cedeao est devenue le médiateur principal entre les militaires de la junte et la communauté internationale. Et si c’est l’ancien président nigérian Goodluck Jonathan qui conduit les discussions, Hamidou Boly, patron de la représentation spéciale de la Cedeao au Mali, est en première ligne.

Alors que les chefs d’État de l’organisation régionale doivent se réunir à nouveau ce vendredi, le diplomate burkinabè, en poste à Bamako depuis juillet 2019, revient pour Jeune Afrique sur l’avancée de la médiation en cours avec les militaires – qu’il qualifie de « jeunes de bonne foi » – , la vision de la Cedeao sur la transition et évoque un éventuel allègement des sanctions.

Hamidou Boly, le 27 août lors d'une interview accordée à JA, à Bamako. © Emmanuel Daou Bakary pour JA

Hamidou Boly, le 27 août lors d'une interview accordée à JA, à Bamako. © Emmanuel Daou Bakary pour JA

IBK nous a dit qu’il était bien traité et qu’il ne voulait plus revenir à la tête du pays

Jeune Afrique : Où en sont les négociations entre la Cedeao et le CNSP ?

Hamidou Boly : La mission de la Cedeao qui a quitté Bamako le 24 août avait d’abord pour mission de discuter avec la junte afin de comprendre ce qui s’est passé. Nous avions ensuite pour objectif de prendre des nouvelles du président Ibrahim Boubacar Keïta et des personnes arrêtées au moment du coup d’État.

Sur ce point les militaires ont été très ouverts. Nous avons rapidement pu rencontrer le président IBK et échanger avec lui. Nous lui avons demandé s’il souhaitait revenir au pouvoir. Il nous a dit qu’il était bien traité et qu’il ne voulait plus revenir à la tête du pays.

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Étant donné son âge et son état de santé, nous avons demandé à la junte de lui permettre de rentrer à son domicile, et d’aller se soigner à l’étranger s’il le souhaitait. Ce point des négociations est allé très vite car ils ont accepté. Les discussions se sont poursuivies et nous avons obtenu la libération de ministres et celle du président dans la nuit de mercredi à jeudi.

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