Présidentielle en Guinée-Bissau : José Mario Vaz, en larmes, appelle au retour de la stabilité

José Mario Vaz, président sortant de Guinée-Bissau, a achevé mardi en larmes son discours de Nouvel an, à la veille de l’annonce du vainqueur de la présidentielle. Il a appelé la classe politique à maintenir la paix civile et à restaurer la stabilité dans le pays.

Le président sortant de Guinée-Bissau José Mario Vaz a achevé en larmes son discours de Nouvel an, le 31 décembre 2019 à Bissau. © AFP / Seyllou

Le président sortant de Guinée-Bissau José Mario Vaz a achevé en larmes son discours de Nouvel an, le 31 décembre 2019 à Bissau. © AFP / Seyllou

Publié le 1 janvier 2020 Lecture : 3 minutes.

« Nous écrirons une nouvelle page de l’histoire de notre démocratie le jour de la cérémonie d’inauguration du nouveau président de la République en transférant la bannière présidentielle, un fait sans précédent », 46 ans après l’indépendance, a dit le président Vaz, élu en 2014, premier chef de l’État depuis l’instauration du pluripartisme à terminer son mandat sans être destitué ou assassiné.

Appel au calme

En larmes à la fin de son discours, il a appelé au « calme en attendant les résultats définitifs » du second tour de la présidentielle de dimanche, qui doivent être annoncés mercredi par la Commission électorale nationale (CNE).

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José Mario Vaz, dont le mandat de cinq ans a été marqué par un bras-de-fer incessant avec son ancienne formation, le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), n’a terminé qu’en quatrième position lors du premier tour fin novembre.

Il a apporté son soutien pour le second tour à un dissident du PAIGC, Umaru Sissoco Embalo, opposé au chef du PAIGC, Domingos Simoes Pereira.

Dans son discours télévisé, José Mario Vaz a salué la retenue de l’armée pendant les cinq années agitées de son mandat, qui a « réussi à garder (le) calme dans les casernes et éloigner les militaires », dans un pays qui a connu quatre coups d’État et une quinzaine de tentatives de putsch depuis son indépendance du Portugal.

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Le président sortant a assuré léguer en « héritage » aux générations futures une « nouvelle ère de liberté » conquise sous son mandat, où la liberté d’expression et de la presse ont été garanties et où les rivalités politiques n’ont causé « ni veuve, ni orphelin ».

Plaidoyer pour une réforme constitutionnelle

Il a lancé un appel à la bonne gouvernance, dans un pays parmi les plus pauvres au monde où l’élite politique est réputée corrompue et l’armée mêlée au trafic de cocaïne.

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« Cette lutte pour l’appropriation collective du bien commun ne peut s’effondrer. Je demande donc à nos jeunes de s’engager dans cette lutte contre la corruption », a-t-il dit. Il a fustigé les travers « enracinés » dans la société, mettant en cause « la petite élite qui veut tout gagner pour elle, en oubliant ceux qui travaillent ».

Dans un pays dont le régime semi-présidentiel favorise les conflits entre le chef de l’État et le parlement, José Mario Vaz a plaidé pour « une réforme constitutionnelle qui permette l’élimination des foyers d’instabilité institutionnelle et la clarification du système de gouvernement pour éviter de futures crises politiques ».

Tensions près du domicile de Bubo

Le chef de l’armée, le général Biague Na Ntam, a affirmé plusieurs fois ces dernières semaines que les militaires n’interviendraient pas dans le processus électoral. La tension était cependant vive, mardi, près du domicile d’un ancien chef controversé de la marine du pays.

Mardi soir, des hommes en armes se présentant comme faisant partie de la garde rapprochée de l’ancien contre-amiral José Americo Bubo Na Tchuto, chef de la marine pendant la première décennie des années 2000, étaient postés devant son domicile de la banlieue de Bissau, tandis que des hommes en uniforme étaient visibles sur le chemin menant à sa maison.

José Americo Bubo Na Tchuto -qui a fait six mois de détention pour tentative de putsch en 2012, et trois ans de prison aux États-Unis pour trafic de drogue – a affirmé être « empêché de sortir » car il est, selon ses dires, « soupçonné par l’armée de vouloir renverser » le résultat du scrutin, qui doit être annoncé mercredi.

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