Algérie : « Les protestataires ne veulent pas reproduire un scénario à l’égyptienne »

Alors que la contestation au régime Bouteflika est souvent qualifiée d’inédite, l’universitaire Nedjib Sidi Moussa replace le mouvement actuel dans une perspective historique, analysant notamment les différents symboles et figures repris au cours des manifestations. Entretien.

Un manifestant au-dessus du rassemblement dans le centre d’Alger, vendredi 15 mars 2019. © Toufik Doudou/AP/SIPA

Un manifestant au-dessus du rassemblement dans le centre d’Alger, vendredi 15 mars 2019. © Toufik Doudou/AP/SIPA

CRETOIS Jules

Publié le 21 mars 2019 Lecture : 4 minutes.

Des manifestants contre la candidature du président Abdelaziz Bouteflika à un cinquième mandat, vendredi 1er mars à Alger. © Anis Belghoul/AP/SIPA
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Démission de Bouteflika : les six semaines qui ont ébranlé l’Algérie

Confronté à une mobilisation populaire d’une ampleur sans précédent, Abdelaziz Bouteflika a annoncé mardi 2 avril sa démission de la présidence de la République. Retour sur ces six semaines qui ont ébranlé l’Algérie et mis un terme à un régime en place depuis vingt ans.

Sommaire

Nedjib Sidi Moussa est docteur en sciences politiques à l’Université Panthéon-Sorbonne, à Paris. Né en 1982 à Valenciennes dans une famille de réfugiés messalistes et engagé à gauche, il a récemment publié Algérie, une autre histoire de l’indépendance. Trajectoires révolutionnaires des partisans de Messali Hadj. Un sujet qui prend une résonance particulière dans le contexte actuel, alors que des manifestants sont descendus dans les rues avec des portraits de l’un des pères fondateurs du nationalisme algérien, dont les partisans furent mis en minorité par un Front de libération nationale (FLN) devenu hégémonique.

Le 11 mars, Nedjib Sidi Moussa a publié une tribune co-signée avec l’historien algérien et ex-membre du FLN Mohammed Harbi, intitulée « L’Algérie est au bord de l’éclosion ». « Contrairement à l’idée selon laquelle les Algériennes et les Algériens se seraient réveillés le 22 février, les événements en cours sont en réalité le fruit d’un long processus nourri du combat des forces les plus déterminées et payé par elles au prix fort », écrivent les auteurs.

>>> À LIRE – [Tribune] Quand les Algériens s’éveillent

Dans cette interview, Sidi Moussa développe cette pensée, en reliant notamment histoire et actualité par le prisme de la mémoire.

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