Algérie : le FLN et le RND déclarent soutenir le mouvement populaire et appellent au dialogue

Les deux principaux partis politiques au Parlement, le Front de libération nationale (FLN) et le Rassemblement national démocratique (RND), ont exprimé leur soutien au mouvement populaire réclamant un changement radical dans la gouvernance du pays, appelant à engager le dialogue dans les plus brefs délais pour construire un nouveau système politique.

L’ancien président de l’Assemblée populaire nationale, Mouad Bouchareb. © DR

L’ancien président de l’Assemblée populaire nationale, Mouad Bouchareb. © DR

Publié le 21 mars 2019 Lecture : 3 minutes.

Des manifestants contre la candidature du président Abdelaziz Bouteflika à un cinquième mandat, vendredi 1er mars à Alger. © Anis Belghoul/AP/SIPA
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Démission de Bouteflika : les six semaines qui ont ébranlé l’Algérie

Confronté à une mobilisation populaire d’une ampleur sans précédent, Abdelaziz Bouteflika a annoncé mardi 2 avril sa démission de la présidence de la République. Retour sur ces six semaines qui ont ébranlé l’Algérie et mis un terme à un régime en place depuis vingt ans.

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Le coordinateur de l’instance dirigeante du parti du FLN, Mouad Bouchareb, a déclaré mercredi que sa formation « soutient pleinement le mouvement populaire de contestation », tout en estimant impératif de « s’asseoir autour d’une même table pour dialoguer et édifier une nouvelle Algérie ».

S’exprimant lors de la réunion des secrétaires des mouhafadate du parti, Mouad Bouchareb a expliqué que ce soutien est motivé par le fait que « les valeurs constantes du parti ont de tout temps eu pour source le peuple, qui a demandé le changement », relevant que ce changement a été « explicitement » évoqué par le président de la République, président du parti, Abdelaziz Bouteflika, qui s’est engagé à « opérer un changement de régime et pour l’avènement d’une nouvelle République ».

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Affirmant que la souveraineté du peuple a toujours été « la base du système de gouvernance en Algérie », il a souligné la nécessité de s’engager dans un « dialogue unifié afin d’atteindre les objectifs escomptés, conformément à une feuille de route bien définie, afin de bâtir une nouvelle Algérie qui ne marginalisera et n’exclura personne ».

Selon Bouchareb, la majorité a rencontré l’opposition

Lors d’une autre rencontre avec les élus du parti des deux chambres du Parlement, le coordinateur de l’instance dirigeante du FLN a soutenu que le président Bouteflika avait dévoilé la feuille de route pour la « transition démocratique » avant sa candidature à l’élection présidentielle, qui a été reportée.

Mouad Bouchareb a déclaré que certaines formations de l’opposition ont pris connaissance et approuvé la feuille de route du pouvoir

Étayant ses affirmations, Mouad Bouchareb a déclaré que les quatre partis de l’Alliance présidentielle ont rencontré certaines formations de l’opposition, qu’il n’a pas citées, et qui ont, a-t-il dit, « pris connaissance et approuvé cette feuille de route ».

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Il a estimé que l’Algérie est dans une situation requérant « un consensus national et une coordination entre toutes les parties », assurant que le parti du FLN ne s’oppose pas à ce que telle ou telle personnalité indépendante préside la conférence nationale inclusive.

Pour Ouyahia, il faut « faire prévaloir la raison »

De son côté, le secrétaire général du RND, l’ex-Premier ministre Ahmed Ouyahia, a appelé à prendre en charge les revendications pacifiques du peuple « dans les plus brefs délais pour éviter au pays tout dérapage ».

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Il a affirmé que son parti défendra, dans le cadre de sa participation au dialogue et aux consultations qui seront menées, une « conviction fondamentale », à savoir « la nécessité pour tous de faire des concessions susceptibles de convaincre les citoyens de la crédibilité de la transition démocratique harmonieuse prônée par le président de la République ».

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Dans une lettre adressée aux militants du RND à l’occasion de la tenue lundi d’une réunion du bureau national, Ouyahia a indiqué que ces concessions doivent être aussi de nature à « convaincre tous les courants politiques, notamment l’opposition, de participer à la conférence nationale inclusive et d’œuvrer, en toute souveraineté et démocratie, à amender la Constitution, élaborer un nouveau code électoral et mettre en place une instance indépendante pour l’organisation des élections ». Ouyahia a appelé, aussi, à « faire prévaloir la raison pour réaliser le changement escompté de manière organisée qui puisse préserver la stabilité du pays ».

D’autre part, dans un communiqué rendu public mercredi et en réaction aux déclarations faites par son porte-parole, Seddik Chihab, lors d’un débat diffusé mardi soir par une chaîne de télévision nationale, le RND a réaffirmé sa position par rapport à la lecture qu’il fait de la situation, ainsi que sa « fidélité » au président de la République et à ses deux derniers messages à la nation.

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