La Senelec se branche sur EDF

L’entreprise française EDF, leader mondial en matière de production d’électricité, a finalisé un accord de coopération technique avec la Société nationale d’électricité du Sénégal (Senelec) afin de permettre au pays, confronté à une grave crise énergétique, de trouver « des solutions durables », selon un communiqué commun.

Karim Wade compte sur le partenariat avec EDF pour diminuer les délestages. © AFP

Karim Wade compte sur le partenariat avec EDF pour diminuer les délestages. © AFP

Publié le 21 décembre 2010 Lecture : 2 minutes.

C’est Karim Wade, fils du président et ministre d’État en charge du secteur énergétique, entre autres, qui a signé vendredi 17 décembre cet accord avec Henri Proglio, le PDG d’EDF.  L’objectif de cette collaboration est de permettre à l’État du Sénégal d’avoir « une meilleure visibilité des problèmes à court, moyen et long terme », de « concevoir un plan d’urgence et de restructuration du secteur », ainsi que de « renforcer la production et le taux de rendement des équipements ».

Audit technique

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Ce partenariat prévoit la réalisation d’un audit technique immédiat du parc existant de la Senelec avec l’aide de grands cabinets internationaux pour, si possible, « accélérer la maintenance des ouvrages à l’arrêt » et « améliorer la puissance » de ceux qui fonctionnent.

À terme, cette offre devrait permettre au gouvernement sénégalais, à EDF et à Senelec d’évaluer « les potentiels d’optimisation, d’accroissement de la capacité et de la disponibilité du parc de production de Senelec ».

La population et les entreprises sénégalaises sont en effet confrontées depuis plusieurs mois à des coupures intempestives, plus conséquentes qu’auparavant, dues aux difficultés techniques et financières de la compagnie nationale. Ces délestages ont entraîné des manifestations dans tout le pays et certains habitants, excédés, ont appelé à ne plus payer les factures.

Véritable gouffre, la crise énergétique a déjà absorbé plus de 800 milliards de F CFA en termes d’investissements durant ces dix dernières années et la société s’est révélée incapable d’approvisionner correctement en électricité aussi bien le service public que le privé.

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Quelle direction ?

Le 30 septembre, le Fonds monétaire international (FMI) avait d’ailleurs appelé le gouvernement sénégalais à régler « sans attendre » les problèmes de fourniture en électricité, représentant selon l’institution l’un des principaux obstacles à la croissance économique. « Les difficultés du secteur de l’électricité, qui demeurent un poids pour le budget et la croissance, doivent être résolues sans attendre, en collaboration étroite avec les partenaires du développement », avait indiqué une délégation du FMI, à l’issue d’une mission de deux semaines dans le pays.

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Cette situation avait alors poussé l’État à procéder à plusieurs changements à la tête de la direction de la société d’électricité. Babacar Diop de la Cellule initiatives et stratégie (CIS, un groupe de réflexion des cadres du parti au pouvoir) a été remplacé depuis novembre dernier à la tête du conseil d’administration de la Senelec par Cheikh Tidiane Mbaye, directeur général de la Sonatel, filiale sénégalaise de France Télécom. Cette nomination se veut un signal fort, envoyé aux bailleurs de fonds et autres partenaires pour ce qui est de la gestion de l’entreprise.
 
À la suite de cet accord, le ministère sénégalais de l’Énergie envisagerait en effet la filialisation de la Senelec à travers les pôles de transport, de distribution et de  production. Des appels d’offres internationaux pour les filialisations devraient d’ailleurs être lancés dès janvier 2011.
 

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