Au Burkina Faso, la justice militaire lève son mandat d’arrêt contre Yacouba Isaac Zida

Un éventuel retour à Ouagadougou est désormais possible pour l’ancien Premier ministre, en exil au Canada depuis 2016.

Le lieutenant-colonel Yacouba Isaac Zida à Ouagadougou, le 3 novembre 2014. © Theo Renaut/AP/SIPA

Publié le 2 juin 2023 Lecture : 2 minutes.

Le mandat d’arrêt visant l’ex-Premier ministre burkinabè Yacouba Isaac Zida a été levé par le tribunal militaire de Ouagadougou, ouvrant la voie à son éventuel retour au Burkina Faso après sept ans d’exil au Canada.

Le 31 mai, « le tribunal militaire s’est déclaré incompétent pour statuer sur le dossier dans lequel il est poursuivi pour des faits de « désertion en temps de paix » et « refus d’obéissance », a déclaré un de ses avocats, Me Salifou Dembélé. Le juge militaire a aussi ordonné la levée « du mandat d’arrêt international » qui pesait contre lui.

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« Maturité de la justice »

« C’est avec grande satisfaction que l’Union pour la renaissance-Mouvement patriotique sankariste (UNIR-MPS) a appris le verdict », a pour sa part commenté le parti dont l’ancien Premier ministre est président d’honneur. « L’UNIR-MPS salue ici la maturité et l’indépendance de notre justice militaire, qui a su se départir de toute passion pour dire le droit, et rien que le droit, en toute responsabilité », poursuit le communiqué signé de son vice-président, Athanase Boudo.

Le parti souhaite « s’organiser pour le retour, en temps opportun, de notre camarade qui a toujours exprimé sa volonté d’apporter sa contribution à la lutte que mènent l’ensemble des Burkinabè contre le terrorisme ».

« Insubordination »

Yacouba Isaac Zida, alors lieutenant-colonel, s’était emparé du pouvoir le 1er novembre 2014, au lendemain de la chute de Blaise Compaoré, chassé de la présidence par une insurrection populaire après 27 années passées au pouvoir.

Après de fortes pressions des partis politiques, de la société civile et de la communauté internationale, il avait cédé le pouvoir au bout de trois semaines à Michel Kafando, un diplomate à la retraite qui l’avait aussitôt nommé Premier ministre dans un gouvernement de transition.

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À la fin de la période de transition, Zida avait rejoint sa famille au Canada, en janvier 2016, muni d’une permission délivrée par le président Roch Marc Christian Kaboré. Sa permission a expiré après le 15 février 2016 et Kaboré l’a sommé de regagner sa base, sans succès. Peu après, il a été radié de l’armée pour « insubordination » puis visé par une procédure devant la justice militaire pour « désertion en temps de paix ».

Yacouba Isaac Zida, dont le retour a plusieurs fois été annoncé par ses proches, s’était déclaré candidat à l’élection présidentielle de 2020.

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(avec AFP)

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