Ouganda : Museveni réussira-t-il à contenir les ambitions de son fils pour 2026 ?

Rares sont ceux qui ont résisté au président ougandais mais aujourd’hui, c’est son propre fils, Muhoozi Kainerugaba, qui le défie, impatient de lui succéder au sommet de l’État. Encore faut-il que son père le juge prêt.

Yoweri Museveni et son fils Muhoozi Kainerugaba entretiennent une relation complexe. © AFP/JA

Publié le 20 octobre 2022 Lecture : 6 minutes.

À 78 ans, Yoweri Museveni a déjà derrière lui une longue – et souvent sinueuse – carrière politique. Il a déjoué un à un les pièges que lui tendaient ses rivaux en espérant l’évincer de ce pouvoir qu’il a lui-même arraché à Milton Obote, un jour de janvier 1986. Mais la situation actuelle lui est inédite, puisque c’est désormais aux ambitions de son fils, Muhoozi Kainerugaba, 48 ans, que le président ougandais est confronté.

Ces dernières années, le chef de l’État a certes facilité l’ascension de son aîné, et paru le préparer à lui succéder. Mais envisage-t-il pour autant de s’effacer à son profit dès 2026, date de la prochaine élection présidentielle ? Il fait peu de doute que c’est ce que souhaiterait l’imprévisible général. Peu de doute aussi qu’à Kampala, tout le monde n’est pas convaincu qu’il soit prêt.

>> À lire sur The Africa Report – Uganda : Can Museveni outpower his son Muhoozi ahead of polls in 2026 ?

L’affaire des tweets est à cet égard très significative. Début octobre, Muhoozi Kainerugaba a fait scandale en écrivant sur les réseaux sociaux qu’il ne lui faudrait pas deux semaines « pour prendre Nairobi ». Il a ensuite énuméré les quartiers de la capitale kényane où il serait susceptible de poser ses valises, avant de pousser l’indélicatesse jusqu’à regretter que le président sortant, Uhuru Kenyatta, n’ait pas brigué un nouveau mandat alors que son successeur, William Ruto, venait de prêter serment.

La polémique fut telle que Yoweri Museveni l’a démis de ses fonctions de commandant de l’armée de terre (la sanction est tombée le 4 octobre), et a été contraint de présenter ses excuses à Nairobi. Muhoozi Kainerugaba, lui, a expliqué qu’il plaisantait et qu’il ne se battrait de toute façon jamais contre l’armée kényane « parce que [son] père lui a dit de ne jamais tenter de le faire ». On a connu défense plus efficace.

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