Ceni en RDC : plutôt Corneille Nangaa que Denis Kadima ?

Catholiques et protestants sont déterminés à refuser la tête de la commission électorale à Denis Kadima, soutenu par les six autres confessions religieuses. Au point d’envisager que l’actuel président de la Ceni lance les préparatifs en vue des élections.

 © Kash

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    Caricaturiste, bédéiste et peintre congolais installé à Kinshasa.

Publié le 8 octobre 2021 Lecture : 2 minutes.

L’interminable bras de fer qui oppose depuis des mois les représentants des huit confessions religieuses mandatées pour désigner le nouveau président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) a connu un nouvel épisode, jeudi. Le tandem constitué par les catholiques et les protestants ont convoqué la presse pour réaffirmer leur détermination à barrer la route à Denis Kadima, le candidat retenu par les six autres confessions.

L’abbé Donatien Nshole, de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) et Éric Senga, de l’Église du Christ au Congo (ECC), ont affirmé détenir des enregistrements constituant des preuves d’une collusion entre les représentants des autres confessions religieuses et certains cadres au sein de la présidence. Les deux religieux évoquent un jeu de menaces et de corruption destiné à imposer Denis Kadima  à la tête de la Ceni.

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« Tribalisme »

Accusés selon eux de « tribalisme » par leurs contempteurs, ils affirment avoir voulu rencontrer le chef de l’État, sans succès. L’abbé Donatien Nshole, qui assure avoir voulu « donner la primeur » des enregistrements compromettants à Félix Tshisekedi, a essuyé une fin de non-recevoir. La Cenco et l’ECC se sont donc tournés vers Christophe Mboso, président de l’Assemblée nationale, dont les représentants voteront in fine pour valider le candidat proposé par les confessions religieuses. Si, jusqu’à présent, les représentants des deux camps prenaient garde à user d’un langage diplomatique, le ton est cette fois particulièrement offensif, signe que la tension est à son comble.

Soucieux de ne pas être accusés de freiner le déroulement du processus électoral, qui accuse déjà un certain retard, la Cenco et l’ECC ont, contre toute attente, émis l’idée que l’équipe de Corneille Nangaa, qui préside toujours la Ceni deux ans après la fin officielle de son mandat, s’attelle sans attendre à la tâche. Ils n’avaient pourtant jusqu’ici pas de mots assez durs envers celui qu’ils accusent d’être l’un des principaux responsables des dysfonctionnements observés lors de la présidentielle de 2018, à l’issue de laquelle la Cenco avait même remis en cause la victoire de Félix Tshisekedi, affirmant que Martin Fayulu avait remporté le scrutin

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