Présidentielle au Niger : Mahamadou Issoufou et Mohamed Bazoum, les alter ego

Candidat à la présidentielle du 27 décembre, Mohamed Bazoum pourrait succéder à Mahamadou Issoufou, auprès duquel il chemine depuis plus de trente ans. Portraits croisés.

Le président Issoufou et son dauphin, Mohamed Bazoum, à Tahoua, le 5 août. © Louis Vincent pour JA

Le président Issoufou et son dauphin, Mohamed Bazoum, à Tahoua, le 5 août. © Louis Vincent pour JA

MATHIEU-OLIVIER_2024

Publié le 21 décembre 2020 Lecture : 11 minutes.

En ce début d’année 1979, dans la cour du lycée Amadou Kouran Daga de Zinder, deux des meilleurs élèves de l’établissement conversent avec enthousiasme. Iro Sani s’épanouit en filière « C », au sein de laquelle il a choisi d’étudier les mathématiques. Mohamed Bazoum a choisi les lettres et le baccalauréat « A ». Au collège de Gouré, quelques années plus tôt et kilomètres plus loin, un professeur lui a fait détester les chiffres et les calculs. Depuis, ce fils de la petite tribu arabe des Oulad Souleymane s’est pris de passion pour la littérature et se délecte des grands auteurs français et russes.

Avec Iro Sani, Mohamed Bazoum parle beaucoup. « Nous passions notre temps à échanger sur l’histoire et sur la politique », se souvient Sani, aujourd’hui député du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS, au pouvoir) et vice-président de l’Assemblée nationale. Son baccalauréat en poche en 1982, Bazoum choisira de poursuivre ses études à Dakar, au Sénégal, où il se spécialisera en philosophie politique à l’université Cheikh Anta Diop avant de retrouver le Niger et d’embrasser une carrière d’enseignant.

Au cœur de cette même année 1979, un autre Nigérien, de huit ans son aîné, achève ses études en France, à l’École nationale supérieure des mines de Saint-Étienne. Contrairement à Mohamed Bazoum, Mahamadou Issoufou n’a pas été dégoûté des chiffres. Il a suivi la branche des mathématiques, qu’il a étudiées à l’université de Niamey avant de prendre la direction de la France. Haoussa de Dandadji (région de Tahoua), il s’apprête donc à débuter une carrière d’ingénieur à la Société des mines de l’Aïr, une des filiales d’Areva au Niger dont il occupera, de 1985 à 1991, les postes de directeur général, directeur des exploitations et directeur technique à Arlit.

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