Régionales au Cameroun : les premières leçons d’un scrutin inédit

Que faut-il retenir des premières élections régionales camerounaises ? Au-delà du raz-de-marée du parti de Paul Biya, qui était seul en lice dans plusieurs régions, tour d’horizon des premiers enseignements de ce scrutin inédit.

Dans un bureau de vote de Yaoundé, lors de la présidentielle de 2018 (illustration). © Sunday Alamba/AP/SIPA

Dans un bureau de vote de Yaoundé, lors de la présidentielle de 2018 (illustration). © Sunday Alamba/AP/SIPA

Franck Foute © Franck Foute

Publié le 8 décembre 2020 Lecture : 6 minutes.

Un électeur camerounais plonge son doigt dans l’encrier après avoir voté, lors du scrutin présidentiel d’octobre 2018. © Sunday Alamba/AP/SIPA
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Régionales au Cameroun : les enjeux du scrutin

Si les régionales du 6 décembre devraient être marquées par un raz-de-marée du parti au pouvoir, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) n’en est pas moins aux prises, dans certaines régions, à d’âpres luttes internes. Tour d’horizon des enjeux, du Littoral à l’Est, en passant par les fiefs du Sud et du Centre.

Sommaire

Un peu plus de 24 000 électeurs se sont rendus ce 6 décembre dans les 272 bureaux de vote ouverts à travers le Cameroun dans le cadre de l’élection des premiers conseillers régionaux du pays. Selon Elecam, l’organe en charge des élections, le scrutin s’est déroulé « dans le calme, l’ordre et la discipline ».

Un important dispositif sécuritaire avait été déployé dès la veille dans diverses villes du pays. Des violences ont néanmoins été enregistrées dans les régions anglophones, où un conseiller municipal a été tué sur l’axe Mbenwi – Widikum. La victime, un agent des douanes à la retraite, retournait à son domicile après avoir accompli son devoir de citoyen lorsque des présumés séparatistes l’ont attaqué aux alentours d’Alabukam, un fief sécessionniste. Des coups de feu ont également été entendus dans les départements de la Mezam et du Momo.

Au lendemain de l’élection, l’heure est encore à la vérification des opérations de décompte des suffrages. « Les commissions locales de vote procèdent à la transmission des procès-verbaux aux différentes commissions régionales de supervision, a indiqué Erik Essousse le président d’Elecam. Ces dernières vont procéder à la proclamation des résultats. » Une proclamation qui interviendra dans un délai de 72 heures, selon les dispositions du code électoral.

Les premières tendances donnent, sans surprise, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) vainqueur avec une écrasante majorité dans 9 des 10 conseils régionaux. Le parti au pouvoir a surtout élargi sa base géographique en pays bassa, au détriment du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN) qui y a enregistré un véritable fiasco. L’Union démocratique du Cameroun (UDC) et le Front pour le salut national du Cameroun (FSNC) ont réussi à consolider leurs acquis. Avec le RDPC, l’Union nationale pour la démocratie et le progrès (UNDP) devrait être le seul parti à diriger une région, celle de l’Adamaoua. Tour d’horizon des premiers enseignements de ce scrutin.

· Raz-de-marée du parti de Paul Biya dans le Centre-Sud

Paul Biya à Yaoundé, lors du scrutin présidentiel de 2011 (archives). © Sunday Alamba/AP/SIPA

Paul Biya à Yaoundé, lors du scrutin présidentiel de 2011 (archives). © Sunday Alamba/AP/SIPA

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