[Mali, un an de crise] Au cœur de la junte au pouvoir

[2/5] Ils sont au pouvoir depuis la démission forcée d’Ibrahim Boubacar Keïta, le 18 août 2020. Qui sont les leaders de la junte ? Comment se sont-ils réparti les rôles ? Plongée au cœur du dispositif des nouveaux hommes forts du Mali.

Le colonel Assimi Goïta devenu « chef de l’État » malien, le 24 août à Bamako. © Baba Ahmed/AP/Sipa

Le colonel Assimi Goïta devenu « chef de l’État » malien, le 24 août à Bamako. © Baba Ahmed/AP/Sipa

Aïssatou Diallo.

Publié le 5 septembre 2020 Lecture : 10 minutes.

Deux coups d’État en moins d’un an. Le Mali, déjà plongé dans une situation sécuritaire et économique difficile, tente aujourd’hui de se relever d’une énième crise provoquée par l’irruption de l’armée sur la scène politique. De la chute d’Ibrahim Boubacar Keïta, le 18 août 2020, à celle de Bah N’Daw, en mai dernier, nous vous proposons cette semaine de revivre les moments marquants de la prise de pouvoir par le colonel Assimi Goïta. Aujourd’hui, retour sur les premiers pas de la junte qui a fait tomber le président malien. 

Une fine pluie tombe sur Kati. Sur l’immense base militaire de la ville-garnison, des enfants jouent au football, insouciants, lorsqu’un cortège de véhicules militaires passe en trombe près d’eux. Le convoi se dirige vers le poste de commandement, en face du terrain de jeu. C’est ici que se trouve la base des nouveaux maîtres du Mali, les militaires qui composent le Comité national pour le salut du peuple (CNSP) qui ont renversé Ibrahim Boubacar Keïta le 18 août.

Quand le cortège entre dans la cour et se gare en face du bâtiment principal, les militaires présents se mettent au garde-à-vous. La portière d’un massif Hummer s’ouvre, Assimi Goïta en surgit. Le jeune colonel de 37 ans, qui a été proclamé « chef de l’État » par l’acte fondamental du CNSP publié au Journal officiel le 27 août, porte la même tenue de combat que celle des hommes de sa sécurité rapprochée, des éléments du bataillon autonome des Forces spéciales et du centre d’aguerrissement, qu’il commandait jusqu’au coup d’État. Il esquisse un rapide salut, et disparaît dans le bâtiment. C’est là, dans une pièce d’à peine 14 m2 qui lui sert de bureau, accessible via un escalier vétuste, qu’il recevait les premiers jours qui ont suivi le putsch.

L’homme est discret. Peu prolixe. Fils de militaire, élève consciencieux, Assimi Goïta est un pur produit des écoles et centres de formation de l’armée malienne. Il est passé par le Prytanée militaire de Kati et l’École militaire interarmes de Koulikoro, où il a choisi l’armée de terre, spécialité « armes blindées et cavalerie ». Le nouvel homme fort du Mali a également suivi des formations aux États-unis et en Allemagne.

Assimi Goïta, « un homme posé »

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