Qui est vraiment Yassine Bouzrou, l’avocat franco-marocain des affaires les plus médiatisées ces dernières années ?

Piotr Pavlenski, Adama Traoré, Tariq Ramadan… Yassine Bouzrou a travaillé sur les dossiers les plus relayés par les médias en France. Itinéraire d’un enfant de Tiznit, de la banlieue parisienne au quartier latin.

L’avocat Yassine Bouzrou, avec l’artiste russe Piotr Pavlensky, au Palais de Justice de Paris, le 3 mars 2020. © Thibault Camus/AP/SIPA

L’avocat Yassine Bouzrou, avec l’artiste russe Piotr Pavlensky, au Palais de Justice de Paris, le 3 mars 2020. © Thibault Camus/AP/SIPA

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Publié le 4 mars 2020 Lecture : 6 minutes.

Avec sept relaxes sur ses dix premières audiences de comparution immédiates, il s’est créé une réputation de pénaliste redoutable. Au point d’être surnommé « relaxator » par ses pairs. Pour bon nombre de magistrats et d’avocats, il serait le deuxième meilleur avocat de France, juste après l’« acquitator » Éric Dupond-Moretti. Yassine Bouzrou, l’avocat choisi par Piotr Pavlenski, pour succéder à Juan Branco dans la très médiatisée affaire Benjamin Griveaux, ou encore par la famille d’Adama Traoré, est régulièrement sous le feu des projecteurs. Et il ne dédaigne pas la lumière.

« Le style, c’est l’homme », se plaisait à répéter Hassan II. Et ce n’est pas Yassine Bouzrou qui le contredira. Lui qui s’habille chez Smalto, tailleur préféré du défunt roi, cultive le sien avec minutie. Costume à la coupe ajustée, cravate slim noire, teint brun caractéristique de la région de Tiznit, dans le sud du Maroc – d’où est originaire son père –, port de tête altier… le ténor ne passe pas inaperçu, des couloirs du Palais de Justice au parloir de Fleury-Mérogis, en passant par les salons parisiens les plus huppés.

Je ne pense qu’à marquer des buts, même s’ils ne sont pas beaux

Au-delà de l’apparence, il se distingue par un abord très direct, volontiers fonceur, qui ne s’embarrasse pas de salamalecs. Comme au football, où il a occupé le poste d’attaquant pendant plusieurs années, notamment à l’ACBB Boulogne et au Courbevoie S. F. : « Je joue avant-centre, donc égoïste. Je ne pense qu’à marquer des buts, même s’ils ne sont pas beaux. Le plus important, c’est de marquer. À l’italienne… », s’amuse-t-il en citant « Pippo » Inzaghi, l’ancienne star de l’AC Milan et de la squadra Azzura. Un renard des surfaces, au jeu moche mais efficace, dont Me Bouzrou apprécie particulièrement la technique. Et il faut croire que ça marche, puisque cet enfant d’immigrés marocains, arrivés en France dans les années 1970, est devenu, en un temps record, la nouvelle coqueluche du Barreau de Paris…

Pugnacité et entêtement

L'avocat Yassine Bouzrou, au Palais de justice de Paris, lors des audiences du procès de Tariq Ramadan, en février 2018. © Michel Euler/AP/SIPA

L'avocat Yassine Bouzrou, au Palais de justice de Paris, lors des audiences du procès de Tariq Ramadan, en février 2018. © Michel Euler/AP/SIPA

La comparaison avec Dupont-Morreti ? « Je ne pense pas que ce soit vrai, mais ça fait toujours plaisir de recevoir ce genre de compliments », commente, modestement, Yassine Bouzrou. Ils ont en tout cas plusieurs points communs : enfants d’immigrés, ils viennent tous deux d’un milieu modeste.  Pugnaces, ils finissent le plus souvent par obtenir un acquittement ou une relaxe. Dans le cas de Bouzrou, son taux moyen de relaxe avoisine les 70%. Un record, qu’il doit aux nombreux vices de procédures qu’il relève.

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