Relation presse-pouvoir en Algérie : le président Tebboune tente de tourner la page de l’ère Bouteflika

Le président Abdelmadjid Tebboune a accordé un entretien, retransmis à la télévision, à huit responsables de médias publics et privés. Une manière de se démarquer de son prédécesseur Abdelaziz Bouteflika – dont les relations avec les journalistes étaient exécrables -, même si les entraves à la liberté de la presse restent nombreuses en Algérie.

Le président Abdelmadjid Tebboune, lors d’une conférence de presse, en décembre 2019. © Fateh Guidoum/AP/SIPA

Le président Abdelmadjid Tebboune, lors d’une conférence de presse, en décembre 2019. © Fateh Guidoum/AP/SIPA

Publié le 24 janvier 2020 Lecture : 4 minutes.

En vingt ans de pouvoir, son prédécesseur Abdelaziz Bouteflika n’avait jamais reçu de représentants de médias algériens. Près d’un mois après son investiture à la magistrature suprême, le président Abdelmadjid Tebboune semble vouloir incarner la rupture.

Le nouvel homme fort du pays, au cours de sa campagne électorale, avait promis d’organiser des rencontres régulières avec la presse afin d’« éclairer l’opinion publique nationale sur les questions de l’heure aux plans interne et externe ».

Promesse tenue. Le nouveau locataire du palais d’El Mouradia a reçu dans son bureau huit patrons de médias pour se prêter à un exercice de questions-réponses, le 22 janvier. Face à lui, les directeurs de l’EPTV, la télévision publique, des chaînes privées El Bilad et El Hayet, ainsi que les directeurs de la publication des quotidiens El Moudjahid, El Khabar, Echorkouk El Yawmi, Le Soir d’Algérie et Le Quotidien d’Oran.

Des absences de taille ont toutefois été remarquées : celle des quotidiens francophones El Watan et Liberté, peu complaisants avec le pouvoir, et celle de la première chaîne d’information privée, Ennahar TV, qui avait mis en cause la probité du candidat Tebboune avant la présidentielle.

L’entretien, retransmis à la télévision dans la soirée, a porté sur différentes thématiques, dont la révision constitutionnelle, la réforme de la loi électorale, la lutte pour la corruption ou encore la diversification de l’économie du pays. Sur les réseaux sociaux, les Algériens ont toutefois pointé les incohérences, les failles techniques et les hésitations de la part de Tebboune, visiblement peu à l’aise devant ce nouvel exercice médiatique. S’agissait-il d’un coup de communication ou d’un véritable tournant dans les rapports entre le pouvoir et les médias algériens, jusqu’ici muselés ?

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