Guerres et réchauffement climatique : le nombre de déplacés explose en Afrique

En 2023, près de 20 millions d’Africains ont été forcés à prendre la fuite, poussés sur les routes par les conflits et les conséquences de la crise climatique. État des lieux en cartes et infographies.

Des Soudanais fuient les combats à Murnei, près de la frontière tchadienne, en août 2023. © ZOHRA BENSEMRA/REUTERS

Des Soudanais fuient les combats à Murnei, près de la frontière tchadienne, en août 2023. © ZOHRA BENSEMRA/REUTERS

MARIE-TOULEMONDE_2024

Publié le 25 mai 2024 Lecture : 2 minutes.

C’est à nouveau un triste record qui a été atteint. En 2023, ce sont 19,7 millions d’Africains qui ont dû fuir leur domicile pour échapper aux conséquences de conflits ou du réchauffement climatique, selon le dernier rapport de l’Observatoire des situations de déplacement interne (IDMC). Un chiffre jamais atteint, qui dépasse le record enregistré en 2022, lorsque pas moins de 16,7 millions de « nouveaux » déplacés internes avaient déjà été recensés sur le continent, où phénomène est d’une ampleur inédie : en 2023, l’Afrique concentre 42 % du total mondial des nouveaux déplacés internes.

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Guerres et tempêtes

Les guerres au Soudan et en RDC ont, à elles seules, contraint plus de 9,8 millions de personnes à abandonner leur foyer. C’est près de la moitié de tous les déplacements liés aux conflits dans le monde. Le phénomène a également été massif en Éthiopie, en Somalie, au Burkina Faso, ou encore au Nigeria.

Les inondations, les tempêtes, les tremblements de terre, les incendies de forêt et autres catastrophes climatiques ont jeté sur les routes 6,3 millions de personnes. C’est, certes, 1 million de moins qu’en 2022, mais c’est le double de la moyenne observée au cours de la dernière décennie. Comme les années précédentes, ce sont les inondations et les tempêtes qui ont fait le plus de ravages.

Fin décembre 2023, l’historique crue du fleuve Congo, la plus importante depuis 1961, a contraint près de 300 000 Congolais des deux côtés de la rive a abandonner leur domicile. Plus tôt dans l’année, le cyclone Freddy a jeté 1,4 million de Malawites, Malgaches, Mozambicains et Zimbabwéens sur les chemins de l’exil forcé. En Somalie, les précipitations de la saison des pluies ont été accentuées par l’arrivée d’El Niño, entraînant des graves inondations et… 1,7 million de nouveaux déplacés.

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Un demi-million d’Africains ont aussi fuit les sécheresses, principalement dans les régions méridionales de Bay, Gedo et Lower Shabelle, en Somalie. Le séisme de magnitude 6,8 qui a frappé le Maroc, le 8 septembre dernier, a provoqué le déplacement d’au moins 146 000 persones, tandis que 19 000 maisons ont été détruites.

En augmentation constante

Depuis 2019, le nombre de nouvelles personnes déplacées à l’intérieur de leur pays a augmenté de 140 %. En 2023, ce sont les conflits et la violence qui ont motivé 70 % des nouveaux déplacements,pour un total de 3, 5 millions de personnes concernées. Le chiffre le plus élevé jamais enregistré depuis le début des relevés, en 2008, qui est en outre en augmentation de 50 % par rapport à 2022.

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À ces nouveaux déplacés, il faut ajouter les personnes déplacées recensées les années précédentes qui n’ont pas encore regagné leur foyer. Fin décembre 2023, le continent comptait 35 millions de personnes déplacées internes (PDI), sur les 75,9 millions identifiées à l’échelle mondiale. Si l’on considère la tendance à long terme, le nombre total de personnes déplacées en Afrique subsaharienne a presque triplé depuis 2013.

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