« En tant que fils, je demande pardon au nom de mon père et des anciens présidents… » Si cette phrase du discours prononcé le samedi 20 août par le président du Conseil militaire de transition (PCMT), Mahamat Idriss Déby Itno, à l’ouverture du « Dialogue national inclusif et souverain » (DNIS) a marqué les esprits, c’est une autre allocution, celle du président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, qui a été le plus commentée par les observateurs. Et a suscité une évidente crispation du côté de l’entourage de l’actuel chef de l’État.
Jouant habilement de sa double casquette d’ancien responsable tchadien et de haut fonctionnaire panafricain, qui lui permet selon ses propres convenances de s’adresser aux délégués en usant du « nous » et du « vous », celui qui fut tour à tour directeur de cabinet, ministre, Premier ministre puis de nouveau ministre d’Idriss Déby Itno pendant seize ans s’est livré le 20 août à un cours magistral exempt de toute autocritique. Au point de donner la nette impression d’utiliser la tribune du DNIS pour revenir sur la scène politique tchadienne et prendre date pour la future élection présidentielle.