Tchad : Mahamat Idriss Déby Itno face au dialogue, faux-semblant ou nouvelle ère ?

Après la signature d’un accord avec les groupes politico-militaires, le 8 août, et avec l’ouverture du dialogue national, le 20, Mahamat Idriss Déby Itno entre dans la dernière phase de la transition qu’il dirige. Celle-ci doit le mener vers une présidentielle, autour de laquelle les questions sont légion.

Mahamat Idriss Déby Itno, à Khartoum, le 29 août 2021. © AFP

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Publié le 19 août 2022 Lecture : 7 minutes.

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Tchad : l’heure de vérité

Quinze mois après l’arrivée au pouvoir d’un Conseil militaire de transition présidé par Mahamat Idriss Déby Itno, le grand dialogue national inclusif destiné à jeter les bases d’une profonde refondation est enfin ouvert. Il doit permettre d’amener le pays à la présidentielle et, si possible, à la réconciliation et au changement.

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Sur le tarmac de l’aéroport de N’Djamena, en cet après-midi du 5 août, Mahamat Idriss Déby Itno s’avance vers l’avion qui doit l’emmener à quelques heures de vol de sa capitale, au Qatar. Entouré de ses plus proches collaborateurs, le chef de l’État tchadien sait qu’il s’avance vers la validation d’une étape décisive pour la transition qu’il préside depuis le décès de son père, le maréchal Idriss Déby Itno, en avril 2021. Son ministre des Affaires étrangères, Mahamat Zene Chérif, et surtout Ahmed Kogri, le patron de l’Agence nationale de sécurité (ANS, renseignements), l’ont tenu informé des derniers rebondissements du pré-dialogue de Doha. Après cinq mois de négociations – sans compter ceux de préparation – de menaces de retrait, de coups de poing sur la table et d’impasses, la signature d’un accord avec une majorité des groupes politico-militaires présents en terres qataries est enfin en vue.

Trois jours plus tard, le 8 août, le texte est officiellement signé. Les dernières soixante-douze heures ont été intenses, les médiateurs de Doha tentant jusqu’à la dernière minute de convaincre le Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (Fact), l’une des principales composantes de l’opposition armée contre N’Djamena, de ratifier le texte. En vain. Déçus par la non-libération d’une partie de leurs combattants emprisonnés au Tchad, les hommes de Mahamat Mahdi Ali ont finalement refusé de signer, à l’instar d’Abakar Tollimi ou de Mahamat Hissein, mais contrairement à une quarantaine d’autres groupes (sur cinquante-deux initialement présents dans le processus). Parmi les signataires figurent en particulier Mahamat Nouri, chef de l’Union des forces pour la démocratie et le développement (UFDD), et Timan Erdimi, cousin de Mahamat Idriss Déby Itno, à la tête de l’Union des forces de la résistance (UFR).

Pax N’Djamena

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