Tchad – Albert Pahimi Padacké : « Notre dialogue se fera sans aucune pression, ni populaire, ni étrangère »

Après la signature d’un accord entre Mahamat Déby Itno et une quarantaine de groupes rebelles ce lundi 8 août, le dialogue national doit s’ouvrir le 20 août. Le Premier ministre tchadien explique ce qu’en attendent les autorités de transition.

Albert Pahimi Padacké, Premier ministre tchadien, le 7 juillet 2022, à N’Djamena. © François-Xavier Freland pour JA

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Publié le 9 août 2022 Lecture : 7 minutes.

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Tchad : l’heure de vérité

Quinze mois après l’arrivée au pouvoir d’un Conseil militaire de transition présidé par Mahamat Idriss Déby Itno, le grand dialogue national inclusif destiné à jeter les bases d’une profonde refondation est enfin ouvert. Il doit permettre d’amener le pays à la présidentielle et, si possible, à la réconciliation et au changement.

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Originaire, comme l’opposant Saleh Kebzabo, du Mayo-Kebbi Ouest, région du sud du pays frontalière du Cameroun, fils d’agriculteurs-éleveurs, Albert Pahimi Padacké a « le sens de la médiation » dans le sang. Il a grandi en brousse là où, chaque jour, on doit régler des litiges fonciers et des problèmes de troupeaux. Une prédisposition qu’il a cultivée au cours de ses études de droit public.

Maintes fois ministre ou secrétaire d’État des années 1990 à la fin des années 2000 (Finances, Commerce, Mines, Énergie et Pétrole, Agriculture, Justice, Postes et Technologies de l’information), Albert Pahimi Padacké a été candidat à la présidentielle en 2006, en 2011 et en 2021 – sous les couleurs du Rassemblement national des démocrates tchadiens (RNDT-Le Réveil) -, face à Idriss Déby Itno, dont il sera le dernier Premier ministre, de 2016 à 2018, année où la nouvelle Constitution a supprimé la fonction.

Profondément marqué par la mort de l’ancien chef d’État, il n’a pas réfléchi longtemps, le 26 avril 2021, lorsque le fils du maréchal défunt, Mahamat Idriss Déby, devenu président du Comité militaire de transition (CMT), lui a proposé d’être le chef du gouvernement du Comité national de transition (CNT). « Les rebelles du Fact [Front pour l’alternance et la concorde au Tchad] étaient à 300 kilomètres de la capitale. J’ai accepté ce poste pour sauver le Tchad de la guerre civile. »

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