Alors qu’il va bientôt atteindre le cap des 100 jours passés derrière les barreaux de la maison centrale d’arrêt de Bamako, les choses commencent à bouger pour Soumeylou Boubeye Maïga (SBM). Selon nos informations, l’ancien Premier ministre malien s’est présenté devant les juges le 25 novembre pour être auditionné par la chambre d’accusation de la Cour suprême.
Cette convocation a surpris certains membres de son entourage, lequel se bat depuis plusieurs mois pour que l’accusé soit entendu. Mais SBM, dont l’état de santé s’est fragilisé en prison, n’a pas changé de ligne de défense face aux magistrats. Il a donné sa version des faits en rejetant toutes les accusations qui pèsent contre lui.
Pression
Le 26 août dernier, les juges de la Cour suprême avaient prononcé cinq chefs d’inculpation à son encontre. Il est poursuivi pour « faux en écriture, usage de faux et falsification de documents », ainsi que pour « atteinte aux biens publics par détournements ». Il est également accusé « d’avoir cédé à des sollicitations qui tendent à la corruption », « d’abus d’influence réelle ou supposée en vue d’obtenir des avantages » et d’avoir réalisé des « montages pour percevoir des avantages indus » dans l’exercice de ses fonctions.
De retour à la maison centrale d’arrêt de Bamako, Soumeylou Boubeye Maïga a confié à ses proches que son audition s’est bien déroulée et qu’il doit se rendre de nouveau devant les juges le 6 décembre. « Il est implacable sur ce dossier, qui est vide. Il n’a pas besoin d’avocat pour se défendre », observe l’un de ses conseils, qui estime que cette audition « fait bouger les lignes ».
Alors que le cas de SBM a fait l’objet d’intenses négociations ces derniers mois entre ses proches, ses soutiens et les autorités maliennes, ses avocats ont également exercé une forte pression sur les juges pour que leur client soit entendu.
Libération
Prochaine étape pour sa défense : demander sa libération. Il y a quelques mois, l’entourage de SBM avait plaidé pour une demande de mise en liberté surveillée qui a été rejetée par la chambre d’instruction de la Cour suprême. Ils comptent déposer une nouvelle demande auprès des juges.
Ces derniers, qui semblent décidés à faire avancer le dossier Air IBK, ont également auditionné Bouaré Fily Sissoko, ministre de l’Économie et des Finances au moment de l’achat de l’avion présidentiel. Elle avait été placée sous mandat de dépôt quelques heures après SBM. Elle dort depuis à la prison pour femmes de Bamako.