Algérie : Abdelmadjid Tebboune, désormais seul maître du jeu

Le décès inopiné d’Ahmed Gaïd Salah, chef d’état-major de l’armée et homme fort du régime depuis la chute de Bouteflika, change la donne pour le nouveau président. Qui a décidé de jouer la carte de l’apaisement.

Le nouveau président algérien Abdelmadjib Tebboune lors de la cérémonie d’inauguration au palais présidentiel , le 12 décembre 2019. © Toufik Doudou/AP/SIPA

Le nouveau président algérien Abdelmadjib Tebboune lors de la cérémonie d’inauguration au palais présidentiel , le 12 décembre 2019. © Toufik Doudou/AP/SIPA

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Publié le 14 janvier 2020 Lecture : 5 minutes.

Abdelmadjid Tebboune, le président algérien, le 19 décembre 2019. © Toufik Doudou/AP/SIPA
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En Algérie, le président Abdelmadjid Tebboune désormais seul maître du jeu

Le décès inopiné d’Ahmed Gaïd Salah, chef d’état-major de l’armée et homme fort du régime depuis la chute de Bouteflika, change la donne pour le nouveau président. Qui a décidé de jouer la carte de l’apaisement.

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L’homme est loin d’être un inconnu. Ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme, de 2012 à 2017, Abdelmadjid Tebboune a eu la haute main sur des dossiers cruciaux tels que la construction des millions de logements sociaux promis par Abdelaziz Bouteflika, ou de la pharaonique mosquée d’Alger, pour un budget de 1,2 milliard d’euros, largement dépassé.

Il a aussi été cet éphémère Premier ministre qui, entre mai et août 2017, a tenté de limiter l’influence des patrons du privé dans la conduite des affaires publiques. Sans succès. Il sera sèchement débarqué pour crime de lèse-président : avoir rencontré en catimini à Paris le Premier ministre français sans avoir obtenu l’autorisation de Saïd, le frère-conseiller d’Abdelaziz Bouteflika.

Stratège

Lors de son bref passage à la tête du gouvernement, Tebboune a laissé l’image d’un politique capable de coups d’éclat, prêt à mener des guerres éclair. Un stratège qui peut se murer dans le silence deux ans durant pour préparer un retour gagnant… à El Mouradia.

Élu président de la République le 12 décembre 2019 au terme d’une élection largement contestée, il a cinq ans pour faire ses preuves et convaincre, dans un contexte des plus défavorables, entre crise économique et perspective de chaos à la frontière libyenne. D’ailleurs, ses premiers pas au palais d’El Mouradia s’analyseront d’abord à l’aune de ses relations avec l’institution militaire, colonne vertébrale du pouvoir depuis 1962. Que celle-ci en soit arrivée à sommer Abdelaziz Bouteflika de remettre sa démission – et à obtenir celle-ci – illustre son poids politique.

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