Cannabis : ruée africaine vers l’or vert

Si dans le nord du continent les États se montrent encore réticents à autoriser sa production, dans le sud la culture du cannabis, portée par la libéralisation des marchés nord-américains, est désormais perçue comme un levier de développement.

Précurseur dans ce domaine, le Lesotho a dès 2008 adopté une législation rendant possible la culture, la transformation et l’exportation du cannabis pour un usage médical. © GUILLEM SARTORIO / AFP

Précurseur dans ce domaine, le Lesotho a dès 2008 adopté une législation rendant possible la culture, la transformation et l’exportation du cannabis pour un usage médical. © GUILLEM SARTORIO / AFP

Julien_Clemencot

Publié le 30 octobre 2019 Lecture : 11 minutes.

Destruction d’une plantation de cannabis à Larache, dans le nord du royaume. © ABDELHAK SENNA/AFP
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Le cannabis, nouvel eldorado africain

Entre une culture traditionnelle encore réprimée au Nord du continent et des investissements massifs au Sud, l’Afrique avance timidement vers une culture portée par les libéralisations des marchés nord-américains.

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Poussé par deux moteurs surpuissants, le canot file en pleine nuit à l’assaut des côtes espagnoles. À son bord, plusieurs centaines de kilos de résine de cannabis Made in Morocco. En Méditerranée, ce type d’expédition est devenu banal. La majorité de la production rifaine part à destination de l’Europe via des filières clandestines. À la tête de ces trafics, des caïds comme Moufid Bouchibi, qui depuis sa planque algérienne continue d’être l’un des grands organisateurs du marché français.

Mais ces derniers ne sont plus les seuls à profiter du savoir-faire africain en matière de kif. En Amérique du Nord, des chefs d’entreprise ont commencé à écrire une autre histoire, légale celle-ci, du cannabis. Et le continent y joue déjà un rôle. L’an dernier, dans la perspective de l’autorisation de l’usage récréatif au Canada, après celle obtenue dans une dizaine d’États des États-Unis, plusieurs sociétés cotées en Bourse, comme Tilray, Canopy Growth, Supreme Cannabis, Aphria et Aurora Cannabis, ont vu leur valorisation crever le plafond, dépassant largement 1 milliard de dollars.

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