Côte d’Ivoire : les dessous du « pacte Bédié-Gbagbo »

Lors de leur rencontre, fin juillet à Bruxelles, les deux anciens présidents ivoiriens ont pris une série d’engagements l’un vis-à-vis de l’autre.

Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo (photos d’archives). © Photomontage: Vincent Fournier/Jeune Afrique / Peter Dejong/AP/SIPA

Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo (photos d’archives). © Photomontage: Vincent Fournier/Jeune Afrique / Peter Dejong/AP/SIPA

Publié le 12 août 2019 Lecture : 2 minutes.

Pour accueillir Henri Konan Bédié et ses collaborateurs lors de leurs retrouvailles, le 29 juillet à Bruxelles, Laurent Gbagbo n’a pas lésiné sur les moyens. Il a mis deux limousines à leur disposition et désigné son gendre, Stéphane Kipré, comme accompagnateur.

Dès l’arrivée de ses hôtes, il a montré qu’il avait gardé tout son sens de l’humour malgré ses huit années de prison, plaisantant au sujet de l’alliance qui a lié Bédié au président Alassane Ouattara jusqu’en août 2018. Le ton est resté chaleureux tout au long de la rencontre.

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Promesse de réhabilitation

Lors de leur tête-à-tête, les deux opposants ont évoqué la réconciliation en Côte d’Ivoire et la présidentielle de 2020. Bédié n’a pas caché sa volonté de reconquérir la présidence, qu’il avait perdue lors du coup d’État de 1999, et a demandé à Gbagbo de lui apporter son soutien, ainsi que celui de son parti, le FPI. Il lui a promis en échange un partage du pouvoir et la réhabilitation de tous ses partisans encore en exil, à commencer par lui-même.

Gbagbo a demandé un délai de réflexion et prié ses collaborateurs de rester en contact avec ceux de son hôte afin de préparer une plateforme commune de l’opposition. Les journaux LG Infos et Le Temps, qu’édite le groupe Cyclone, propriété de sa seconde épouse, Nadiani Bamba, ont été chargés d’améliorer l’image de Bédié.

Les cas Soro et Affi N’Guessan

Le cas de Guillaume Soro, l’ex-président de l’Assemblée nationale, et celui de Pascal Affi N’Guessan, président de la branche rivale du FPI, qui tous deux entretiennent des relations compliquées avec Gbagbo, ont aussi été abordés, ce dernier laissant à Bédié le soin de les gérer.

Toujours reclus dans une villa de la banlieue de Bruxelles malgré son acquittement en première instance par la CPI, Gbagbo projette de faire sa première sortie publique en septembre. Bédié lui a promis de le convier à la cérémonie de remise du prix Félix-Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix, en octobre à Paris.

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