Sénégal : le gouvernement allège les mesures restrictives face à la pression

Couvre-feu, transports, restauration… L’exécutif sénégalais a annoncé un allègement des mesures entrées en vigueur depuis mars pour faire face à la pandémie de Covid-19.

Une photo prise le 3 juin 2020 montre des gens faisant leurs achats dans un marché en plein air à Dakar, au Sénégal. © CHINE NOUVELLE/SIPA

Une photo prise le 3 juin 2020 montre des gens faisant leurs achats dans un marché en plein air à Dakar, au Sénégal. © CHINE NOUVELLE/SIPA

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Publié le 5 juin 2020 Lecture : 3 minutes.

L’heure est à la reprise économique au Sénégal. Voilà, en substance, ce qu’ont annoncé les ministres sénégalais de la Santé, de l’Intérieur et des Transports en conférence de presse commune, ce jeudi 4 juin dans la matinée.

« Le gouvernement, comme d’habitude, reste à l’écoute des populations pour contribuer à la relance des activités économiques », a justifié le ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, condamnant toutefois les violentes protestations contre le couvre-feu et l’état d’urgence qui ont émaillé le pays ces dernières 48 heures, et mené à l’arrestation de plus de 200 personnes.

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À la suite du bilan quotidien du ministère de la Santé, Aly Ngouille Ndiaye pris place au pupitre, masque chirurgical sur le nez, afin d’annoncer une série d’allègements des mesures instaurées le 24 mars, avec l’entrée en vigueur de l’état d’urgence sanitaire.

Vers un retour à la normale

D’abord, le couvre-feu, objet de vives contestations, est repoussé de 23 heures à 5 heures du matin, au lieu de 21 heures. Le secteur de la restauration « très touché économiquement », bénéficie lui aussi d’un assouplissement des mesures « à compter de ce jour ». Les restaurants pourront ainsi rouvrir, à condition qu’ils procèdent à certains aménagements permettant la distanciation sociale. Les salles de sport sont elles aussi autorisées à rouvrir. En revanche, l’accès aux bars et le sport sur la plage restent interdits.

En plus des lieux de loisirs, un retour à la normale devrait s’opérer à partir du dimanche 8 juin dans le secteur des transports, sur lesquels pesaient jusqu’ici l’interdiction des déplacements d’une région à l’autre du pays et du transport interurbain, ainsi que la limitation du nombre de passagers à bord. « Des mesures qui ont largement contribué à endiguer très fortement la maladie », a fait valoir le ministre des Transports terrestres, Oumar Youm.

La perspective est certes encourageante mais ne doit pas nous pousser au relâchement

Décidé en conseil des ministres ce 3 juin, le redémarrage des activités liées aux transports devra se faire dans des conditions de surveillance permettant « une reprise sécurisée et performante », selon les mots du ministre.

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Ainsi, tout véhicule au départ d’une gare routière devra tenir un registre très précis de l’identité de ses passagers et de leur destination, qui pourront être testés au coronavirus par des équipes sanitaires déployées sur place. « Si un cas est suspect ou déclaré positif, cela permettra aux autorités d’informer immédiatement les autorités administratives et sanitaires du lieu de destination des passagers en question », a fait valoir le ministre.

Nombre de cas en baisse

Si la plupart des pays du monde amorcent ou ont déjà amorcé un déconfinement progressif, le Sénégal justifie son choix par la « perspective encourageante » affichée par la courbe de l’épidémie dans le pays, selon le ministre de la Santé, Abdoulaye Diouf Sarr. Alors que le pays compte 4 021 cas de contamination au coronavirus au 5 juin, « le nombre de nouveau cas par semaine est à la baisse », a-t-il déclaré.

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Le pic de l’épidémie pourrait ainsi avoir été franchi entre le 20 avril et le 11 mai, période au cours de laquelle les nouvelles contaminations hebdomadaires sont passées de 304 cas à 771 cas en moyenne, avant de baisser de nouveau. « La perspective est certes encourageante mais ne doit pas nous pousser au relâchement », a mis en garde Abdoulaye Diouf Sarr. Surtout dans les régions de Diourbel, Thiès et Dakar, qui comptent le plus grand nombre de malades.

À elle seule, la région de la capitale cumule 75 % des cas de Covid-19. « Si nous perdons la main à Dakar, nous risquons de perdre la bataille dans le pays », alertait ainsi le ministre de la Santé, le 30 mai, annonçant des mesures à venir pour faire face à l’exception dakaroise. Depuis, le comité national de gestion des épidémies planche sur des mesures spéciales pour la capitale, qui devraient être annoncées ce samedi 6 juin.

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