RDC : Fridolin Ambongo demande l’arrêt de l’arrivée de ressortissants des pays voisins dans l’Est

L’archevêque de Kinshasa, Fridolin Ambongo, a appelé vendredi les autorités congolaises à convaincre les dirigeants de trois pays voisins « d’arrêter de déverser » leurs ressortissants dans l’est troublé de la République démocratique du Congo.

Le cardinal Fridolin Ambongo Besungu, le 5 octobre 2019 à Kinshasa. © Andrew Medichini/AP/SIPA

Le cardinal Fridolin Ambongo Besungu, le 5 octobre 2019 à Kinshasa. © Andrew Medichini/AP/SIPA

Publié le 3 janvier 2020 Lecture : 2 minutes.

« Il appartient au gouvernement d’assumer ses responsabilités pour convaincre » par les voies diplomatiques « les pays voisins, particulièrement l’Ouganda, le Rwanda et le Burundi d’arrêter de déverser [leurs] populations au Congo », a déclaré le cardinal Fridolin Ambongo dans une conférence de presse à Kinshasa.

« Plan de balkanisation »

Les Congolais d’origine rwandaise ou ougandaise qui sont là depuis des années, « personne ne peut contester leur nationalité congolaise », a dit Mgr Ambongo. « Ce qui fait problème, c’est le déversement des autres qui arrivent, et on essaie de les faire passer comme des Congolais », a-t-il affirmé.

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« Le cas le plus criant [est celui des] immigrés rwandais qui ont été chassés de la Tanzanie il y a quelques années et on a fini par les déverser au Congo » créant un « sentiment de frustration, de colère » ce qui, selon l’archevêque, « confirme qu’il y a un plan de balkanisation derrière » ces actes.

Mgr Ambongo a effectué une visite la semaine dernière dans la région de Beni-Butembo dans la province du Nord-Kivu, zone en proie aux violences depuis 25 ans. »La situation de la population est dramatique. À cause de l’insécurité, la population a dû abandonner champs, villages, maisons, plantations », a détaillé le prélat.

Plus de 200 civils ont été tués les deux derniers mois dans cette région au cours de massacres attribués aux ADF, plus d’un millier depuis octobre 2014. « Il faut une prise de conscience au niveau national sur le fait que notre pays est en guerre, que le pays est en danger », a insisté le prélat appelant ses compatriotes à soutenir les militaires congolais qui se battent contre des dizaines de groupes armés locaux et étrangers. Parmi ces derniers, se trouvent les milices ougandaises des Forces démocratiques alliées (ADF), les Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) et les rebelles burundais des Forces nationales de libération (FNL).

Mgr Ambongo rebondit sur les propos de Muzito

Fin décembre, l’ancien Premier ministre et opposant congolais Adolphe Muzito avait appelé Kinshasa à « faire la guerre au Rwanda » et même à « l’annexer » pour rétablir la paix dans l’est congolais, suscitant des réactions mitigées, notamment au sein de la plateforme d’opposition Lamuka qu’il coordonne actuellement.

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« Dans le contexte actuel, il est difficile d’aller en guerre contre le Rwanda et l’Ouganda. Il faut d’abord structurer l’armée », a pour sa part estimé l’archevêque de Kinshasa. La RDC entretient des relations historiquement difficiles avec ses voisins du Rwanda et de l’Ouganda. Kinshasa accuse ces deux pays de vouloir la déstabiliser, quand ces derniers considèrent la RDC comme une base arrière de milices hostiles à leurs régimes. Depuis son arrivée au pouvoir, Félix Tshisekedi a amorcé un rapprochement diplomatique inattendu avec Kigali.

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