Afrique du Sud – Nadine Gordimer : son oeuvre et ses combats en 14 dates clés

L’une des plus grandes romancières du continent, la Sud-Africaine Nadine Gordimer, s’est éteinte dimanche 13 juillet à Johannesburg, à l’âge de 90 ans. Retour sur les moments clés de la vie de cette femme engagée dans la lutte contre l’apartheid et prix Nobel de littérature en 1991.

L’écrivaine Nadine Gordimer. © Reuters

L’écrivaine Nadine Gordimer. © Reuters

Publié le 15 juillet 2014 Lecture : 2 minutes.

Le cabinet d’avocats Edward Nathan Sonnerbergs a publié un communiqué lundi 14 juillet de la famille précisant que Nadine Gordimer s’est éteinte paisiblement durant son sommeil, dans sa maison de Johannesburg. "Ses plus grandes fiertés", rappellent ses enfants, "n’était pas seulement d’avoir reçu le prix Nobel de littérature en 1991, mais aussi d’avoir témoigné (à un procès) en 1986, contribuant à sauver la vie de 22 membres de l’ANC, tous accusés de trahison". 

Retour sur les dates clés de son existence.

  • 20 Novembre 1923 : Naissance de Nadine Gordimer dans la ville de Springs, à 50 kilomètres de Johannesburg en Afrique du Sud. Fille d’un père juif lituanien, Isidore Gordimer, et d’une mère juive anglaise, Hannah Myers Gordimer, elle grandit au sein de la communauté blanche anglophone sud-africaine. Très tôt la jeune fille prend conscience de la réalité sociale ségrégationniste de son pays et s’insurge contre les inégalités.
  • 1937: Lectrice assidue, elle écrit dès sa neuvième année et publie sa première nouvelle pour un lectorat adultes à 15 ans.
  • 1949 : Publication de son premier recueil de nouvelles intitulé Face to face.
  • 1953 : À 30 ans, elle publie son premier roman The Lying Days.
  • 1958 : Nadine Gordimer publie un nouveau roman qui déplaît au pouvoir politique en place, Un monde d’étrangers (A World of Strangers). L’ouvrage, qui raconte l’amitié impossible entre deux jeunes, l’un Anglais, l’autre Sud-Africain noir, est condamné et interdit par les autorités.
  • 21 mars 1960 : 69 manifestants noirs sud-africains sont abattus par la police et 178 autres blessés au cours du soulèvement réprimé du township de Sharpeville. La même année une amie proche de Nadine Gordimer est arrêtée. Ces deux évènements renforcent le désir de lutte de l’écrivaine qui s’engage contre l’apartheid. Elle rejoint également l’ANC (Congrès national africain), interdit à l’époque.
  • 1962 : La romancière se lie d’amitié avec les avocats de Nelson Mandela lors de son procès qui le mènera en prison.
  • 1974 : L’écrivaine reçoit le Booker Prize pour son roman Le Conservateur (The Conservationist). 
  • 1986 : Nadine Gordimer témoigne en faveur de 22 membres de l’ANC accusés de trahison.
  • 1988 : Elle refuse sa nomination pour le Orange Prize for Fiction, un prix littéraire réservé aux femmes.
  • 1991 : Nadine Gordimer reçoit le prix Nobel de littérature pour son "oeuvre épique" qui " a rendu à l’humanité d’éminents services".
  • 2011 : Même après l’abolition du régime d’apartheid, elle continue d’être une femme engagée et critique vis à vis du pouvoir en place. Ainsi, elle prend position en 2011 contre la future loi sur l’information, qui fait débat depuis lors, et exprime haut et fort son inquiétude pour la liberté d’expression dans son pays.
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>> Lire aussi : Nadine Gordimer inquiète pour la liberté d’expression

  • 2012 : Parution de sa quinzième et dernière oeuvre Vivre à présent (No Time Like the Present, paru chez Grasset pour la traduction française).
  • 14 juillet 2014 : L’écrivaine est décédée à 90 ans dans sa maison de Johannesburg.

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