Burkina : Gilbert Diendéré, « médiateur » ou preneur d’otages ?

Alors que le désarmement du RSP a été suspendu et que la tension reste vive à Ouagadougou, le gouvernement de transition et les anciens putschistes se renvoient la responsabilité du blocage. Gilbert Diendéré est une nouvelle fois au centre des accusations.

Le général Diendéré, le 18 septembre à Ouagadougou. © Theo Renaut / AP / SIPA

Le général Diendéré, le 18 septembre à Ouagadougou. © Theo Renaut / AP / SIPA

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Publié le 29 septembre 2015 Lecture : 2 minutes.

« Malgré les gages de bonne foi, le processus de désarmement a été brutalement remis en cause hier 27 septembre par le général Diendéré, qui a fait savoir à ses éléments que le RSP ne saurait être dissous par la Transition et qu’il valait mieux résister », a déclaré le gouvernement de transition, lundi 28 septembre, dans un communiqué.

Celui-ci estime qu’une « poignée d’éléments putschistes, instrumentalisés par le général Diendéré, appuyé désormais par le général Djibrill Bassolé » organise la « résistance » au désarmement et parle de « prise d’otages ». Plus invraisemblable, le document ajoute que « le gouvernement a connaissance de la mobilisation de forces étrangères et de groupes djihadistes qu’ils ont appelé à leur secours dans la réalisation de leur funeste dessein ».

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Des accusations évidemment rejetées en bloc par Djibrill Bassolé, ancien chef de la diplomatie burkinabè, et par Gilbert Diendéré. L’ancien chef des putschistes a assuré lundi 28 septembre dans la soirée qu’il jouait en réalité le rôle de « médiateur » entre les hommes du Régiment de sécurité présidentielle (RSP) et les autorités de la transition.

« Nous essayons de les calmer », assure Diendéré

« Je joue au médiateur. Les hommes sont déterminés. Nous essayons de les calmer. Ils n’ont reçu aucune satisfaction sur leurs demandes », a déclaré le général. « Les hommes ont respecté beaucoup de clauses du préaccord de la Cedeao [rejetée par la société civile, NDLR] avec le libération du président Michel Kafando, du Premier ministre Zida, avec leur encasernement et le début de la réintégration de l’armement dans les armureries », a-t-il souligné.

« Qu’est-ce qu’on leur donne en échange? La dissolution, la dispersion dans des différentes régions militaires, l’arrestation de certains d’entre eux. Des menaces sur leurs familles. Ça n’encourage pas l’apaisement », a-t-il conclu, précisant qu’il ne commandait « pas directement » le RSP mais celui-ci obéissait à son chef de corps.

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Gilbert Diendéré a par ailleurs aussi réfuté les accusations du gouvernement concernant la mobilisation de forces étrangères et de groupes djihadistes. « Je n’ai pas de connexion avec qui que ce soit pour faire ce genre de choses. Ils jouent sur ça [sa participation à des négociations avec des preneurs d’otages au Sahel, NDLR] mais je ne mettrai jamais [ses relations] au service de la destruction du Burkina Faso », a-t-il conclu.

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