À Gaza sous les bombes, Israël encore loin de son objectif

Au quatrième mois de la guerre, Tsahal aurait tué « environ 20 % à 30 % » des combattants du Hamas, qu’il est déterminé à détruire, d’après le renseignement américain.

À Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, où les affrontements entre le Hamas et l’armée israélienne se concentrent, le 21 janvier 2024. © MAJDI FATHI / NurPhoto / NurPhoto via AFP.

À Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, où les affrontements entre le Hamas et l’armée israélienne se concentrent, le 21 janvier 2024. © MAJDI FATHI / NurPhoto / NurPhoto via AFP.

Publié le 22 janvier 2024 Lecture : 3 minutes.

À l’heure où l’armée israélienne bombarde de façon incessante la bande de Gaza, ciblant ce 22 janvier Khan Younès, épicentre des affrontements dans le sud du territoire palestinien, des familles d’otages en Israël exhortent le gouvernement Netanyahou à accepter un accord avec le Hamas pour favoriser leur libération.

Au cours de la nuit du 21 au 22 janvier, des témoins ont fait état de frappes israéliennes mortelles vers Khan Younès, voire aussi de combats acharnés entre les soldats et des combattants du Hamas.

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Hors de Gaza, dans le nord d’Israël, près de la frontière avec le Liban, les sirènes anti-roquettes ont retenti dans la nuit, selon l’armée israélienne. Plusieurs localités du sud du Liban avaient été la cible le 21 janvier de frappes israéliennes ayant tué un combattant du Hezbollah libanais, a indiqué une source proche de ce mouvement qui soutient le Hamas dans sa guerre contre Israël.

Des civils tués « par accident » le 7 octobre par le Hamas

Au 108e jour, lundi, de la guerre, la situation humanitaire et sanitaire demeure critique selon l’ONU à Gaza où au moins 1,7 million de personnes (plus de 80 % de la population) ont fui leur maison pour tenter de se protéger des combats. Quant aux 250 personnes enlevées par le Hamas et emmenées à Gaza, – dont une centaine ont été libérées à la fin de novembre dans le cadre d’un échange contre des prisonniers palestiniens – Israël estime que 132 d’entre elles sont toujours détenues dans le territoire, dont 28 seraient mortes.

Livrant pour la première fois sa « version des faits » sur le 7 octobre, le Hamas a reconnu que « peut-être que des erreurs ont eu lieu » dans le « chaos » provoqué par « l’effondrement soudain de l’appareil sécuritaire et militaire » à la frontière entre Israël et Gaza. Il a cependant nié avoir visé des civils, si ce n’est « par accident, et au cours de confrontations avec les forces d’occupation ». Des vidéos diffusées montrent toutefois des hommes armés tuant sans discrimination en sol israélien.

Après cette attaque, Israël a promis « d’anéantir » le Hamas et lancé sa plus vaste opération jamais menée à Gaza. Jusqu’à présent, 25 105 personnes – en grande majorité des femmes, des enfants et des adolescents – ont été tués dans cette opération, selon le ministère de la Santé du Hamas.

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Or au quatrième mois de cette guerre, Israël a tué « environ 20 % à 30 % » des combattants du Hamas, et est encore loin de son objectif de destruction du mouvement islamiste, estime le renseignement américain, selon le Wall Street Journal. D’après ce quotidien, les États-Unis, le Qatar et l’Égypte, pays ayant joué le rôle de médiateur lors de la trêve en novembre, tentent de convaincre Israël et le Hamas d’approuver un plan qui permettrait entre autres de libérer tous les otages en échange d’un retrait israélien de Gaza.

Les familles d’otages « demandent au gouvernement Netanyahou de jouer son rôle »

Dans la nuit, des proches des otages et des sympathisants se sont d’ailleurs rassemblés près de la résidence officielle de Benyamin Netanyahou, à Jérusalem, pour demander un accord en vue de leur libération.

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« Nous entendons parler d’une [proposition] des États-Unis, du Qatar et de l’Égypte. Nous demandons à notre gouvernement d’écouter, de s’asseoir à la table des négociations et de décider d’accepter cet accord ou tout autre accord qui conviendrait à Israël », a dit sur place Gilad Korenbloom, dont le fils est otage à Gaza. « En tant que citoyens, nous avons tous un contrat avec le pays. Nous servons le pays, nous payons nos impôts, nous envoyons nos enfants servir le pays. En échange de ce service et de ces impôts, nous attendons du gouvernement qu’il assure notre sécurité », a renchéri John Polin, père aussi d’un otage.

« Le matin du 7 octobre, ce gouvernement et ce Premier ministre nous ont totalement abandonnés […] Nous demandons au gouvernement de jouer son rôle, de proposer un accord, de le mener à bien et de ramener en vie les otages restants », a-t-il ajouté.

Le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, rencontre ce 22 janvier des familles d’otages du Hamas, avant de s’entretenir avec Netanyahou et son ministre de la Défense, Yoav Gallant. Dans le même temps, les ministres européens des Affaires étrangères reçoivent à Bruxelles, séparément, les chefs des diplomaties israélienne, Israël Katz, et palestinienne, Riyad al-Maliki, pour discuter d’une solution politique au conflit.

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