En Angola, Total économise 150 millions de dollars

Avec la mise en production du projet Zinia 2, le groupe français dirigé par Patrick Pouyanné tient un double objectif : maintenir sa production en Angola tout en maîtrisant ses coûts.

Présents en Angola depuis 1953, Total revendique le rang de premier opérateur pétrolier du pays. © www.total.com

Présents en Angola depuis 1953, Total revendique le rang de premier opérateur pétrolier du pays. © www.total.com

Publié le 10 mai 2021 Lecture : 2 minutes.

Si les activités du géant français sont à l’arrêt au Mozambique, où l’état de force majeur a été déclaré en raison d’attaques djihadistes, elles suivent leur cours dans son autre bastion d’Afrique lusophone, l’Angola.

Dans ce pays, deuxième producteur d’or noir du continent derrière le Nigeria, le groupe dirigé par Patrick Pouyanné vient de démarrer « dans le respect du calendrier prévu » la production du projet Zinia 2, situé dans le champ phare du bloc 17.

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Outre le respect des délais, Total, premier opérateur pétrolier en Angola, met en avant la réalisation d’une économie de 150 millions de dollars sur un budget de 1,2 milliard de dollars, soit une coupe de plus de 10%.

Lancé une première fois avant d’être suspendu en 2015, le projet a finalement été relancé en 2018 avec un coût de développement, initialement estimé à 2,4 milliards de dollars, divisé par deux, une réduction rendue possible par le cadre fiscal avantageux consenti par le gouvernement angolais et Sonangol, la compagnie nationale de pétrole.

Si cette mise en production est une bonne nouvelle pour Total, elle l’est aussi pour les autorités angolaises qui, à la tête d’une économie en crise, cherchent à maintenir le niveau de production national, encore d’environ 1,2 million de barils par jour mais en déclin ces dernières années en raison de l’arrivée à maturité d’importants champs.

Augmenter la rentabilité

Total souhaite « réduire les coûts de ses projets pour augmenter sa rentabilité et le projet Zinia est la plus récente illustration de cette stratégie », explique le spécialiste de l’or noir Francis Perrin, directeur de recherche à l’Institut des relations internationales et stratégiques (Iris) à Paris.

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Pour faire face à l’importante fluctuation des prix du pétrole ces dernières années, notamment en 2020 avec la pandémie de Covid-19, le groupe français demande à ses équipes de réduire les coûts pour « améliorer la résilience de ses projets ».

Concrètement, Total renégocie ses contrats avec ses fournisseurs et sous-traitants et revoit la politique d’achat de ses équipements. « Il fait jouer le rapport de forces entre lui et ses fournisseurs », résume Francis Perrin.

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5,1 dollars le baril en 2020

Pour l’année 2020, alors que l’objectif initial était une réduction de 300 millions de dollars des dépenses d’exploitation, Total est parvenu à un montant de 1,1 milliard de dollars. L’objectif pour 2021 est de 1,6 milliard de dollars.

Pour rappel, les dépenses d’investissement en 2020 étaient de 13 milliards de dollars, soit une baisse de 5 milliards de dollars par rapport au Plan d’action 2020.

Depuis 2014, les coûts de production d’un baril de pétrole de Total sont plus faibles que ceux de ses concurrents, même si une baisse générale est observée. Ainsi, le coût de production est passé de 9,9 dollars/baril en 2014 à 5,1 dollars/baril en 2020, souligne Total. À titre de comparaison, il est supérieur à 8 dollars par baril pour Shell, Chevron et Exxon.

Situé à environ 150 kilomètres des côtes angolaises en eaux profondes (de 600 à 1 200 kilomètres), le projet Zinia 2, qui comprend le forage de neufs puits, est un gisement de taille modeste mais qui peut être exploité en réutilisant les infrastructures du bloc 17. Sa production doit atteindre les 40 000 barils de pétrole par jour mi-2022.

Avec 38%, Total est le premier opérateur du bloc 17, devant ses partenaires Equinor, ExxonMobil, BP et Sonangol.

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