Assassinat de Laurent-Désiré Kabila : Eddy Kapend et ses coaccusés sont sortis de prison

Après avoir passé vingt ans derrière les barreaux pour avoir participé, selon la justice militaire, à l’assassinat du président Laurent-Désiré Kabila, Eddy Kapend est désormais libre. Il a toujours clamé son innocence.

Le colonel Eddy Kapend à la prison de Makala, à Kinshasa, le 8 janvier 2021. © ARSENE MPIANA/AFP

Le colonel Eddy Kapend à la prison de Makala, à Kinshasa, le 8 janvier 2021. © ARSENE MPIANA/AFP

Publié le 8 janvier 2021 Lecture : 2 minutes.

À sa sortie de prison, képi militaire vissé sur la tête, Eddy Kapend affichait la même sérénité que le jour où il a été condamné à la peine de mort, le 7 janvier 2003. Aujourd’hui âgé de 61 ans, il a pourtant passé vingt ans dans une cellule de la prison de Makala, à Kinshasa.

L’ancien aide de camp de Laurent-Désiré Kabila et ses coaccusés avaient été condamnés pour « attentat, tentative de coup d’État, complot, association de malfaiteurs, disparition d’armes de guerre, abandon de poste, trahison ».

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Ce ne sont pourtant pas eux qui avaient ouvert le feu sur le président congolais d’alors. Le 16 janvier 2001, selon des témoignages, c’est un garde du corps de Laurent-Désiré Kabila, Rachidi Kasereka, qui a tiré à bout portant sur le chef de l’État alors que ce dernier se trouvait dans son bureau du Palais de marbre – avant d’être tué à son tour.

Le procès qui s’était ouvert par la suite avait vu comparaître 135 « assassins présumés » et la peine capitale avait été requise contre 115 d’entre eux.

« Ne sont en prison que les innocents »

Eddy Kapend et ses coaccusés sortent de prison après avoir été graciés par le président Félix Tshisekedi, le 31 décembre dernier. Kapend a toujours clamé son innocence et, au fil des années, plusieurs défenseurs des droits humains ont plaidé sa cause et demandé la réouverture du procès.

« Quand je suis arrivé en prison, je ne portais pas de barbe, a déclaré ce vendredi, Djodjo Mukwaningwa. À ma sortie [de prison] aujourd’hui, j’en porte une très longue, alors que j’étais innocent. J’étais militaire dans la force navale. On m’a accusé de complicité. J’ai survécu 7 338 jours. »

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« Tous les assassins de Laurent-Désiré Kabila, les traîtres, les commanditaires… [tous] sont en liberté. Ne sont en prison que les innocents », déclarait Eddy Kapend dans une vidéo datée du 16 janvier 2018 et tournée dans l’enceinte de la prison centrale de Makala, à l’occasion de la commémoration du décès de Laurent-Désiré Kabila.

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Cette grâce présidentielle a été accordée par le chef de l’État quelques semaines seulement après qu’il a officiellement rompu l’accord politique qui le liait à son prédécesseur, Joseph Kabila, le fils de Laurent-Désiré Kabila. La libération des individus condamnés pour cet assassinat constituait jusque-là une ligne rouge entre les deux hommes.

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