Dans « Les Lumières d’Oujda », Marc Alexandre Oho Bambe suit les routes de l’exil
Le slameur Marc Alexandre Oho Bambe livre un roman documentaire empreint de poésie, un récit choral où se dessine l’expérience nomade des déracinés.
Ce soir-là, au centre social de Roubaix, dans le nord de la France, ils sont une dizaine de moins de 25 ans venus partager des mots slamés, dits ou rappés avec Marc Alexandre Oho Bambe.
Ambiance bienveillante et stimulante : « Vous avez tous quelque chose à dire, à partager », lance celui qui a fait ses premières scènes slam dans la région, quelque temps après son arrivée en France, à l’âge de 17 ans, depuis le Cameroun.
« Ces gamins, leur élan, leur générosité, leur talent, me touchent », confie-t-il en sortant, une étincelle dans les yeux qui fait écho aux mots du narrateur de son dernier roman, Les Lumières d’Oujda. « Il y a des phrases comme ça étincelles éternelles / Des phrases qui font / Du bien / Et donnent / Lumière et force / Pour continuer / La marche du monde […] Même quand / Rien ne marche. »
Rêves et révoltes
Quelques minutes avant cet atelier qu’il anime depuis plusieurs semaines, un coup de fil, et derrière le sourire, un fort sentiment d’injustice : un jeune homme, rencontré il y a deux ans, en atelier toujours, pierre angulaire de sa pratique artistique depuis une vingtaine d’années, vient de recevoir une OQTF, une obligation de quitter le territoire français.
Bien s’informer, mieux décider
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