Victor Lopes : « Le Mozambique est le pays le plus endetté d’Afrique subsaharienne »

La partie de cache-cache jouée depuis quelques années par le Mozambique avec sa dette pourrait bien avoir de fâcheuses conséquences sur son avenir économique.

Vue de Maputo, capitale du Mozambique. © Gustavo Sugahara/CC/Flickr

Vue de Maputo, capitale du Mozambique. © Gustavo Sugahara/CC/Flickr

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  • Victor Lopes

    Victor Lopes est économiste senior à Standard Chartered Bank.

Publié le 27 mai 2016 Lecture : 1 minute.

Depuis que Maputo a reconnu avoir secrètement bénéficié en 2013 de plusieurs prêts à hauteur de 1,4 milliard de dollars (plus de 1 milliard d’euros), les investisseurs internationaux et les bailleurs de fonds s’inquiètent. La dette du pays devrait dépasser 100 % de son PIB cette année.

Pour le FMI, qui a suspendu ses programmes visant à aider le Mozambique à ajuster sa balance des paiements, déséquilibrée par la chute des exportations et la baisse des cours de matières premières, le niveau de l’endettement est proche de l’insoutenabilité.

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Les bailleurs craignent une hausse des tensions budgétaires, déjà fortes, qui limiterait davantage les options de l’État. Ce n’est pas la première fois que le pays a des problèmes avec sa dette, et sa réputation internationale est sérieusement écornée. Les principes de gouvernance et de transparence, fiscale notamment, se sont détériorés, et de sérieuses conséquences politiques et sociales sont à craindre, surtout si l’inflation augmente à mesure que la monnaie se déprécie.

Le plan de remboursement de cette dette supplémentaire est loin d’être défini. Dans tous les cas, il va peser lourd sur les perspectives économiques du pays.

Endettement des pays africains fin 2015. © Source : FMI, Standard Chartered Research

Endettement des pays africains fin 2015. © Source : FMI, Standard Chartered Research

Les ressources gazières sont indisponibles

D’autant que ce dernier ne peut compter, dans l’immédiat, sur ses immenses gisements de gaz. Les premières exploitations de gaz étaient initialement attendues pour 2021 et elles n’auront pas d’impact significatif sur les recettes fiscales du pays avant la mi-2020. Les décisions finales d’investissement concernant les projets gaziers ont pris du retard. Désormais, dans le meilleur des cas, les investissements interviendront en 2017. »

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