Présidentielle en Centrafrique : Touadéra face au retour de Bozizé et Djotodia

Le retour à Bangui de Michel Djotodia et, surtout, celui de François Bozizé ont changé la donne. Au grand dam de Faustin-Archange Touadéra, qui voit la présidentielle approcher à grands pas.

François Bozizé (à dr.) avec le secrétaire général du Kwa Na Kwa, Bertin Béa, à Bangui, le 27 janvier. © FLORENT VERGNES/AFP

François Bozizé (à dr.) avec le secrétaire général du Kwa Na Kwa, Bertin Béa, à Bangui, le 27 janvier. © FLORENT VERGNES/AFP

MATHIEU-OLIVIER_2024

Publié le 3 février 2020 Lecture : 8 minutes.

Deux chaises blanches, une table basse assortie, posées au centre d’une moquette pourpre. Pauvre décor. Au fond, une porte donne sur les bureaux du chef de l’État. François Bozizé n’ignore rien de la configuration des lieux. Il les a arpentés, au faîte de sa puissance, avant d’être bouté hors du pouvoir et du pays par la rébellion de la Séléka, en 2013.

L’ancien président n’est rentré d’exil que près de sept ans plus tard, une nuit de décembre 2019, et n’a depuis cessé de réclamer une rencontre avec son successeur, Faustin-Archange Touadéra. Ce 21 janvier, il l’a finalement obtenue.

Conjurer le mauvais sort

François Bozizé et Faustin-Archange Touadéra à Bangui, le 21 janvier 2020. © DR

François Bozizé et Faustin-Archange Touadéra à Bangui, le 21 janvier 2020. © DR

Le voilà de retour en ce qu’il considère toujours comme son palais. Mais, lorsqu’il pose les yeux sur ces deux chaises et cette table assortie, il comprend qu’il ne reverra pas ce qui fut son bureau. Le message est limpide. Le chef de l’État, ici, c’est Touadéra.

Sous la pression des émissaires de l’Union africaine (UA) et de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (Ceeac), celui-ci a accepté de recevoir son prédécesseur – sans accéder à certaines de ses exigences. La rencontre se fera à huis clos, et non en présence d’observateurs. Le discours que François Bozizé a préparé et dont une copie est posée sur la table, il pourra le lire, bien sûr, mais plus tard, face à la presse.

Enfin, et surtout, les deux hommes se feront face pendant une heure, mais dans cette antichambre. Une manière, sans doute, de conjurer le mauvais sort politique que pourrait avoir apporté François Bozizé. La superstition des puissants.

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