Angélique Kidjo : « Le problème du racisme, c’est l’ignorance »

Lutte contre le Covid-19, Black Lives Matter, coopération ouest-africaine… Tout en évoquant ses projets artistiques, la diva béninoise se confie sur les causes qui lui tiennent à cœur.

Angélique Kidjo© Patrick Fouque © PATRICK FOUQUE

Angélique Kidjo© Patrick Fouque © PATRICK FOUQUE

Aïssatou Diallo.

Publié le 15 août 2020 Lecture : 7 minutes.

Du haut de ses trois décennies de carrière couronnées de récompenses, la chanteuse béninoise passe d’un style à l’autre, revendique son « internationalité » et inspire la jeune génération de musiciens du continent.

La reprise de son titre Wombo Lombo par la Nigériane Yemi Alade dans son tube Shekere, sorti au début de février, dépasse les 10 millions de vues sur YouTube. Burna Boy, célébrité internationale à qui elle a ravi le Grammy Award du meilleur album de musique du monde en janvier dernier, l’avait aussi invitée sur son album African Giant, sorti l’année dernière.

Ambassadrice de bonne volonté de l’Unicef depuis 2002, Angélique Kidjo reste, à tout juste 60 ans, une artiste engagée, notamment en faveur de la scolarisation des jeunes filles et du commerce équitable. Le 25 mai, elle figurait parmi les têtes d’affiche des concerts virtuels donnés pour célébrer la journée de l’Afrique et sensibiliser le public à la pandémie de coronavirus.

Avec son franc-parler habituel, elle confie à Jeune Afrique son point de vue sur l’intégration régionale ouest-africaine, sur les manifestations pour les droits des Noirs aux États-Unis et en France, ainsi que sur les conséquences du Covid-19 sur la vie artistique.

Jeune Afrique : La Cedeao célèbre son 45e anniversaire cette année. Est-elle un modèle d’intégration régionale ?

Angélique Kidjo : Il faut que l’espace communautaire soit un vrai marché commun, au sein duquel les populations puissent voyager ou s’installer. Or il existe encore des freins à cela. C’est très bien de faire des textes, mais, s’ils ne sont pas respectés, ils ne servent à rien. Si nous arrivons à garantir une vraie libre circulation des personnes et des marchandises dans cet espace, ce sera déjà un grand pas en avant.

Face au Covid, c’est en mutualisant nos moyens que nous pourrons nous en sortir

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Nous, Africains, avons de nombreux préjugés les uns envers les autres. Par exemple, dans mon pays, les gens du Sud trouvent à redire sur les gens du Nord. Il faut aussi former des douanières et des douaniers, et bien les payer afin d’en finir avec le racket.

Bien s’informer, mieux décider

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