« Toutes les options sont ouvertes » au Sahara occidental, selon le Polisario

« Toutes les options restent ouvertes » au Sahara occidental après l’adhésion du Maroc à l’Union africaine (UA), a déclaré à l’AFP le chef du mouvement indépendantiste sahraoui Polisario, qui espère une relance des négociations.

Brahim Ghali, chef du Polisario, lors du 28e sommet de l’Union africaine (image d’illustration). © African Union Commission

Brahim Ghali, chef du Polisario, lors du 28e sommet de l’Union africaine (image d’illustration). © African Union Commission

Publié le 5 février 2017 Lecture : 3 minutes.

« Nous penchons toujours pour la voie pacifique » pour résoudre le conflit, l’un des plus vieux du continent africain, a affirmé Brahim Ghali dans un entretien accordé dans un camp de réfugiés sahraoui à Tindouf, dans le sud-ouest de l’Algérie.

Mais « toutes les options restent ouvertes », a prévenu le secrétaire général du Polisario, en faisant allusion, sans prononcer le terme, à une éventuelle reprise de la lutte armée.

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Les armes se sont tues depuis l’entrée en vigueur d’un cessez-le-feu en 1991 au Sahara occidental, cet immense territoire quasi désertique situé sur la côte Atlantique et peuplé d’un demi-million d’habitants. Cette ex-colonie espagnole est contrôlée pour l’essentiel par le Maroc depuis 1975 et l’ONU y maintient une force de paix, la Minurso.

Un référendum d’autodétermination prévu par l’ONU a été constamment repoussé depuis 1992 en raison de désaccords continus sur la composition du corps électoral. Le Polisario revendique l’indépendance alors que Rabat propose une autonomie sous sa souveraineté.

Pour M. Ghali, l’entrée du Maroc dans l’UA, après 33 ans d’absence au sein de l’organisation panafricaine, peut entraîner une ouverture diplomatique.

« Maintenant que le royaume marocain est membre de l’UA, il doit respecter les frontières internationales de la République sahraouie. Il doit également rechercher des solutions pacifiques. Nous espérons que le Maroc tiendra ses engagements », a-t-il dit.

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Au cours du sommet de l’UA à Addis-Abeba, plusieurs chefs d’Etat africains ont déclaré espérer que le retour du Maroc allait permettre de discuter de la question du Sahara occidental au sein de l’assemblée, « en famille ».

Les deux parties y sont représentées puisque la République arabe sahraouie démocratique (RASD), proclamée par le Polisario, a intégré l’OUA en 1984, ce qui avait provoqué le départ du Maroc. La RASD est un membre fondateur de l?UA créée en 2002.

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– Critiques de la France –

« Nous sommes un peuple pacifique qui a patienté durant 26 ans pour une résolution pacifique du conflit », souligne M. Ghali. Mais ces « 26 ans d’attente » ont « réduit la confiance du peuple sahraoui envers la communauté internationale et le Conseil de sécurité » de l’ONU, regrette-t-il.

« Les atermoiements marocains et le fait que le Conseil de sécurité (de l’ONU) ne prenne pas ses responsabilités nous ont contraints à réfléchir aux différents moyens de recouvrer nos droits », selon lui.

M. Ghali critique en particulier la France, qui est « malheureusement responsable du prolongement des souffrances du peuple sahraoui ». Car, selon lui, « la France a entravé la mise en place du processus onusien. Elle a menacé d?utiliser son droit de veto contre toute résolution du Conseil de sécurité condamnant les violations marocaines systématiques des droits de l’Homme de la population sahraouie ».

Le chef du Polisario déclare espérer une relance des négociations sous l’impulsion du nouveau secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, qui « maîtrise le dossier sahraoui car il était responsable du Haut Commissariat aux réfugiés (HCR). « Nous espérons qu?il aura le soutien nécessaire du Conseil de sécurité pour animer les négociations qui permettront l’autodétermination de notre peuple », ajoute-t-il.

M. Ghali a pris la tête du Polisario après le décès de son chef historique Mohamed Abdelaziz en mai 2016. Il avait été auparavant « ministre de la Défense » et représentant du mouvement à Alger, son principal soutien.

Il est basé à Tindouf, au coeur d’une région où sont installés quelque 165.000 Sahraouis répartis dans cinq camps avec l’aide d’agences de l’ONU et d’ONG internationales.

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