Tidjane Thiam contraint à quitter Credit Suisse, après avoir bouclé sa restructuration

Dans un communiqué publié aux petites heures du jour, ce vendredi 7 février, la banque basée à Zurich a annoncé le départ de son directeur général franco-ivoirien. Remercié pour son « énorme contribution », Tidjane Thiam paie aussi le prix de relations conflictuelles avec le conseil d’administration.

Tidjane Thiam, patron de Credit Suisse, à New York, le 25 septembre 2019 © Mark Lennihan/AP/SIPA

Tidjane Thiam, patron de Credit Suisse, à New York, le 25 septembre 2019 © Mark Lennihan/AP/SIPA

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Publié le 7 février 2020 Lecture : 5 minutes.

Hier encore, la presse financière britannique et européenne pariait sur une nouvelle victoire – ou un nouveau sursis – pour Tidjane Thiam à la tête de Credit Suisse. Le financier franco-ivoirien, aux commandes de la banque zurichoise depuis mars 2015, avait reçu l’appui de plusieurs actionnaires institutionnels du groupe alors que le marché était inondé de rumeurs au sujet de son départ imminent.

Les gestionnaires de fonds Harris Associates LP (entre 5 % et 8 % du capital de Credit Suisse) et Silchester International Investors (3,03 %) ont publiquement pris son parti, contre une éventuelle éviction par le conseil d’administration de la deuxième banque de suisse (derrière UBS, avec 1 347 milliards de francs suisse d’actifs sous gestion, pour 21,6 milliards de francs de revenus et un bénéfice de 2 milliards de francs en 2018).

« Ni informé ni impliqué » dans les opérations de surveillance

La plus récente cause de frictions entre Tidjane Thiam et le board présidé par l’avocat d’affaires Urs Rohner concerne le scandale d’espionnage qui a éclaboussé le colosse de Zurich en 2019. En effet Pierre-Olivier Bouée, directeur des opérations de Credit Suisse et bras droit de Tidjane Thiam, avait été licencié, sur fonds de soupçons d’opérations de « surveillance » menées contre deux anciens cadres de la banque : Iqbal Khan, ancien responsable de la gestion de fortune recruté par le rival UBS, et Peter Goerke, ancien patron des ressources humaines.

Si une enquête externe confiée au cabinet d’avocats suisse Homburger AG a innocenté Tidjane Thiam, estimant qu’il n’avait été ni informé ni impliqué dans le déclenchement de ces opérations, l’affaire a secoué la place de Zurich et entaché la réputation de Tidjane Thiam et de la banque.

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