Soudan : l’économiste Abdalla Hamdok investi Premier ministre de transition

La transition vers un pouvoir civil au Soudan, née de l’accord historique entre les militaires et la contestation, a pris corps mercredi avec l’investiture du Conseil souverain et de l’économiste Abdalla Hamdok, ancien collaborateur des Nations unies, au poste de Premier ministre.

Abdalla Hamdok, Premier ministre de transition du Soudan, le 21 août 2019 à Khartoum. © Mohamed Nureldin Abdallah/Reuters

Abdalla Hamdok, Premier ministre de transition du Soudan, le 21 août 2019 à Khartoum. © Mohamed Nureldin Abdallah/Reuters

Publié le 22 août 2019 Lecture : 2 minutes.

Plus de quatre mois après la destitution et l’arrestation du président Omar el-Béchir, poussé vers la sortie par des mois de manifestations, le Soudan est doté de nouvelles institutions. Le Conseil souverain devant superviser la transition qui durera un peu plus de trois ans a été formé le mardi 20 août.

L’économiste Abdalla Hamdok, ancien collaborateur des Nations unies, a prêté serment comme Premier ministre lors d’une brève cérémonie à Khartoum mercredi, peu de temps après avoir atterri dans la capitale soudanaise depuis Addis Abeba. « Les priorités du gouvernement seront d’arrêter la guerre, de construire une paix durable, de faire face à la sévère crise économique et de mettre en place une politique étrangère équilibrée », a-t-il déclaré à des journalistes.

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Un gouvernement devrait être formé dans la semaine qui vient. Quelques heures plus tôt, le Conseil souverain avait été intronisé en remplacement du Conseil militaire de transition qui avait pris les rênes du pays depuis la chute de Omar el-Béchir.

Avancées saluées

Ces deux avancées ont été saluées dans un communiqué du Conseil de sécurité de l’ONU. « Il s’agit de pas importants pour apporter la paix et la sécurité à la population du Soudan », souligne ce texte publié à New York.

Le Soudan n’est désormais plus exclusivement dirigé par des militaires, pour la première fois en trois décennies, même si l’armée doit dans un premier temps présider le Conseil souverain. Le chef du Conseil militaire sortant, le général Abdel Fattah al-Burhane, a prêté serment à sa tête. Les autres membres de la nouvelle instance -composée de six civils et cinq militaires- ont prêté serment peu après.

Défis intérieurs et extérieurs

Selon les termes de l’accord officiellement signé samedi, le général Burhane dirigera le Conseil pendant 21 mois et un civil lui succédera pour le reste des 39 mois de transition prévus.

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Les nouvelles institutions vont faire face à de lourds défis. Le Soudan a souffert de dizaines d’années de sanctions américaines. En 2017, l’embargo économique a été levé, mais Washington maintient le pays sur la liste noire des « Etats soutenant le terrorisme ».

En outre, l’Union africaine a suspendu le Soudan de l’organisation panafricaine en juin, quelques jours après la dispersion meurtrière d’un sit-in des protestataires à Khartoum. Selon un comité de médecins proche de la contestation, plus de 250 personnes ont été tuées dans la répression sur l’ensemble des huit mois de révolte, d’après la même source.

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Sur le plan intérieur, les nouvelles autorités auront la lourde tâche de redresser une économie exsangue et de pacifier un pays encore marqué par plusieurs conflits, du Darfour (ouest) au Kordofan-Sud (sud).

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