Qui recrute les enfants soldats au Sud-Soudan ?
Les deux camps qui s’affrontent dans le conflit fratricide au Sud-Soudan recrutent en masse des enfants soldats. Ces derniers servent comme combattants, espions, porteurs, domestiques, poseurs de mine ou démineurs… HRW accuse particulièrement une milice pro-gouvernementale d’avoir recruté plusieurs enfants, dont certains âgés d’à peine 13 ans, dans la ville de Malakal, contrôlée par les forces gouvernementales. Plusieurs enfants rejoignent aussi volontairement les rangs de la milice locale de Johnson Olony, un chef de guerre rallié au président Salva Kiir.
L’ancien vice-président Riek Machar s’était engagé en mai 2014 à ne plus engager des enfants au sein de ses troupes. Cependant les directives adressées aux chefs de ses groupes armés ne sont pas appliquées sur le terrain.
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Combien sont-ils dans le conflit ?
II y a aujourd’hui plus de 12 000 enfants-soldats, au sein des forces gouvernementales ou des rebelles selon le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef). 70 % des enfants soldats engagés dans le conflit combattent pour le compte de Riek Machar selon Fattouma Ibrahim, du bureau de l’Unicef au Soudan du Sud.
Le nombre d’enfants soldats augmente au fur et à mesure que la guerre s’intensifie. Il y a moins d’un an, en avril 2014, le Haut-commissariat de l’ONU aux droits de l’homme estimait à 9 000 le nombre de combattants mineurs dans le conflit.
Que deviennent-ils après leurs démobilisations ?
La communauté internationale fait pression sur les belligérants pour qu’ils démobilisent les enfants qui combattent dans leurs rangs. Cette pression porte timidement ses fruits.
Entre le 27 janvier et le 10 février 2015, près de 550 enfants ont été démobilisés, l’objectif visé par l’Unicef étant de 3 000 démobilisations avant la fin du mois de février. Beaucoup d’enfants retournent au sein de leurs familles et d’autres sont placés dans des centres d’accueil provisoires, le temps de retrouver leurs proches.
L’Unicef met en place des programmes de formation et un suivi psychologique pour aider ces ex-combattants à retrouver une vie sociale normale. Mais la pauvreté endémique dans cette partie du monde rend difficile la socialisation sur le long terme de ces enfants qui retournent parfois à un métier qu’ils connaissent finalement mieux : la guerre.
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