Sénégal : après avoir attaqué Sonko sur l’homosexualité, un activiste et un prêcheur arrêtés

L’activiste Bah Diakhaté et le prêcheur Cheikh Ahmed Tidiane Ndao ont été placés en garde à vue à Dakar après avoir attaqué le Premier ministre et ses récents propos sur l’homosexualité.

Le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko annonce la liste des ministres au Palais présidentiel de Dakar, le 5 avril 2024. © PRESIDENCE SENEGALAISE / AFP

Le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko annonce la liste des ministres au Palais présidentiel de Dakar, le 5 avril 2024. © PRESIDENCE SENEGALAISE / AFP

Publié le 22 mai 2024 Lecture : 2 minutes.

L’activiste Bah Diakhaté, interpellé lundi 20 mai par la Division des investigations criminelles (Dic, police judiciaire), s’est livré dans une vidéo à des attaques contre Ousmane Sonko après une déclaration de ce dernier sur le thème de l’homosexualité jeudi. Le prêcheur Cheikh Ahmed Tidiane Ndao, placé en garde à vue mardi par les mêmes services, a reproché dans une autre vidéo au Premier ministre ce qu’il dénonce comme de la complaisance vis-à-vis de l’homosexualité.

Les deux hommes font l’objet d’investigations pour « diffusion de fausses nouvelles » et « offense » à l’encontre du chef du gouvernement, a dit la même source.

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« Pas accepté, mais toléré »

Le débat sur l’homosexualité a resurgi au Sénégal après les propos prononcés jeudi par Ousmane Sonko à l’occasion de la visite de l’opposant de gauche radicale française Jean-Luc Mélenchon. Le Premier ministre, chantre d’un souverainisme et panafricanisme empreint de préoccupations sociales et de valeurs traditionnelles, a critiqué les tentatives des pays occidentaux d’imposer leur mode de vie aux pays africains et de faire pression pour la légalisation de l’homosexualité. Il a parlé de « casus belli ».

L’homosexualité est largement considérée comme une déviance au Sénégal, où la loi réprime d’un emprisonnement d’un à cinq ans les actes dits « contre nature avec un individu de son sexe ».

Ousmane Sonko a réclamé le respect des pays occidentaux pour les spécificités des sociétés africaines pour lesquelles selon lui « la question des genres n’est pas nouvelle » et qui « les [gèrent] à leur façon ». « Depuis l’aube des temps jusqu’à présent, les sociétés ont vécu avec ces phénomènes et il n’y a jamais eu de persécution, ni ici au Sénégal, ni nulle part en Afrique », a-t-il déclaré. Si le fait « n’est pas accepté, il est toléré », a-t-il dit.

Des cercles proches des religieux, des opposants et des militants ont reproché à Ousmane Sonko d’avoir défendu la tolérance vis-à-vis de l’homosexualité et d’avoir offert à Jean-Luc Mélenchon une tribune pour plaider la cause des minorités sexuelles.

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(Avec AFP)

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