Paiement : le pari fou de gommer les frontières de l’Afrique

Afreximbank, avec l’Union africaine et la Zlecaf comme partenaires, veut réduire de 5 milliards de dollars par an le coût des transactions panafricaines. Un projet aussi révolutionnaire que délicat.

Parmi les banques participantes à ce système de paiement : First Bank of Nigeria, Stanbic IBTC ou encore GCB Bank. © REA.

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Publié le 31 octobre 2022 Lecture : 5 minutes.

À la mi-octobre, la Banque centrale de Djibouti a rejoint sur la plateforme ses six consœurs de la Zone monétaire ouest-africaine (ZMOA ; Gambie, Ghana, Guinée, Liberia, Nigeria et Sierra Leone). Quelques semaines plus tôt, les premières transactions quotidiennes ont démarré sur le Système de paiement et de règlement panafricain (Papss) entre Lagos et Accra. Parmi les banques participantes : First Bank of Nigeria, Stanbic IBTC ou encore GCB Bank.

« Les montants des transactions sont pour le moment assez faibles, mais cela reste très encourageant pour la suite », explique à Jeune Afrique le Nigérian Mike Ogbalu, directeur général du Papss. « Plusieurs banques commerciales ont annoncé qu’elles vont encourager l’utilisation du Papss pour les paiements transfrontaliers à partir du dernier trimestre de 2022 », ajoute l’ancien d’Ecobank et des fournisseurs de services financiers numériques Interswitch et Verve.

Quasi instantané et sans intermédiaires étrangers

En préparation depuis 2019 et lancé officiellement en janvier dernier, le Papss est une cocréation de l’Union africaine, du secrétariat de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) et de la Banque africaine d’import-export (Afreximbank), qui l’héberge et assure sa supervision. Derrière l’acronyme hermétique se cache un projet des plus ambitieux : mettre fin à une absurdité des relations commerciales intra-africaines. Selon Benedict Oramah, président d’Afreximbank, 80 % des paiements réalisés entre pays africains transitent par des systèmes bancaires externes au continent. Ainsi, un agro-industriel botswanais souhaitant acheter du cacao ghanéen passe par sa banque locale qui convertit ses pulas en dollars via une « banque correspondante » américaine. Cette dernière les reconvertit ensuite en cédis qu’elle transfère vers le compte de l’exportateur à Accra…

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