Togo : un mandat d’arrêt international émis contre l’opposant Agbéyomé Kodjo
La justice togolaise a émis un mandat d’arrêt international contre Agbéyomé Kodjo, arrivé deuxième à la présidentielle de février remportée par le chef de l’État sortant, Faure Essozimna Gnassingbé. L’opposant vit désormais dans la « clandestinité au Togo ».
![L’opposant togolais Agbéyomé Kodjo, le 24 février à Lomé. © Sunday Alamba/AP/SIPA](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2020/04/21/sipa_ap22431519_000006.jpg)
L’opposant togolais Agbéyomé Kodjo, le 24 février à Lomé. © Sunday Alamba/AP/SIPA
« Un mandat d’arrêt international a été délivré contre Agbéyomé Kodjo. Nous l’avions appris hier auprès du juge instructeur », a déclaré jeudi sur une radio privée Me Darius Kokou Atsoo, son principal avocat. « C’est un acte d’acharnement de plus contre Agbéyomé Kodjo, qui n’entame en rien notre détermination à faire éclater la vérité juridique dans cette affaire », a-t-il souligné.
L’opposant avait refusé de se présenter à une convocation de la justice le 10 juillet, assurant dans une déclaration diffusée sur les réseaux sociaux qu’il « craignait pour sa vie ». Le procureur de la République du Togo, Essolissam Poyodi, a confirmé qu’un « mandat d’arrêt international » avait été lancé à l’encontre de l’opposant depuis cette date.
« Clandestinité »
Il reste depuis introuvable, mais il assuré, dans un message envoyé à l’AFP, être resté au Togo « dans la clandestinité », car sa vie « est en danger ». L’opposant est placé sous contrôle judiciaire depuis le 24 avril, après avoir passé quatre jours à la gendarmerie nationale. Le doyen des juges d’instruction lui avait interdit de quitter le Togo sans autorisation.
Candidat du Mouvement Patriotique pour la Démocratie et le Développement (MPDD), Agbéyomé Kodjo a obtenu 19,46% des suffrages le 22 février, contre 70,78% pour Faure Essozimna Gnassingbé, selon les résultats officiels que l’opposant conteste fermement.
Son immunité parlementaire avait été levée en mars, à la demande du parquet de Lomé, pour s’être « autoproclamé » président de la République. Il s’est également présenté comme « prétendu chef de l’État et chef suprême des Armées », appelant la Nation et les forces armées à se mobiliser contre le pouvoir, des propos et agissements relevant « des qualifications de troubles aggravés à l’ordre public (…) et d’atteinte à la sécurité intérieure de l’État », selon le procureur.
Fin juin, le MPDD a également demandé la libération de 16 de ses militants incarcérés depuis le 21 avril. Ces derniers avaient été condamnés à quatre mois de prison ferme, pour « flagrant délit, rébellion et complicité de rébellion. »
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