Bouteflika-Benflis

Hier encore associés à la tête de l’État, le président en titre et son ancien Premier ministre pourraient se retrouver face à face lors de l’élection d’avril 2004. Voici comment et avec qui ils se préparent à cette épreuve.

Publié le 5 janvier 2004 Lecture : 15 minutes.

Les deux camps s’entendent au moins sur un point : il n’y aura pas de match Bouteflika-Benflis lors de la prochaine présidentielle, en avril 2004. Les partisans du président de la République sont convaincus que l’ancien Premier ministre n’atteindra pas 5 % des
suffrages exprimés, seuil minimal pour prétendre à un remboursement de ses frais de campagne. Quant aux inconditionnels du secrétaire général du Front de libération nationale (FLN), ils sont persuadés que l’actuel locataire du palais d’el-Mouradia finira par jeter l’éponge. « Son bilan est si catastrophique, affirme un membre du bureau politique en place, que la décence le poussera à renoncer. » Les autres, c’est-à-dire le reste de la classe politique, des islamistes aux démocrates, se plaignent de cette
bipolarité virtuelle, imposée par les médias.
Quoi qu’il en soit, la confrontation entre Ali Benflis et Abdelaziz Bouteflika ne manque pas de piquant. Parce que le premier, candidat déclaré du FLN depuis le 3 novembre à l’issue d’un congrès extraordinaire pour le moins mouvementé, comme le second, élu président en 1999 et qui ne fait pas mystère de sa volonté de briguer un second mandat, sont issus du courant nationaliste, au pouvoir, sous différentes formes (militaire, régime à parti unique, multipartisme…), depuis l’indépendance du pays. La seconde raison est liée à l’histoire commune de ces deux personnalités au cours des quatre dernières années. En 1999, Ali Benflis fut le directeur de campagne de son rival d’aujourd’hui. Après l’élection de Bouteflika, il a été successivement son directeur de cabinet, son secrétaire général à la présidence et enfin son Premier ministre durant près de trois années, entre août 2000 et mai 2003.
Pour le grand public, Ali Benflis est, politiquement, la « création » d’Abdelaziz Bouteflika. Ce qu’il conteste, non sans raisons. L’avocat Benflis est sorti de l’anonymat
en 1987 en créant, avec d’autres juristes, la première organisation des droits de l’homme. Puis il se distingue en 1992, quand, titulaire du portefeuille de la Justice, il quitte bruyamment le gouvernement de Sid Ahmed Ghozali pour dénoncer la création de camps d’internement administratif dans le Sud algérien. Ceux-ci étaient destinés aux islamistes qui avaient opté pour l’insurrection. Un lustre plus tard, il revient sur le devant de la scène politique dans le sillage d’un autre proscrit célèbre. Abdelaziz Bouteflika sort en effet d’une longue traversée du désert.
L’ambition de Benflis de pousser à la retraite celui qui l’a sorti de l’ombre fait l’objet d’interprétations diverses. Pour les uns, elle est un modèle de trahison, à l’image de celle d’Édouard Balladur qui, en 1995, a voulu coiffer sur le poteau le Jacques Chirac qui l’avait placé à Matignon. Pour d’autres, elle n’a rien d’une affaire personnelle. « C’est une ambition pour l’Algérie, affirme sans grandiloquence Abdelaziz Djerrad, éminence grise du FLN version Benflis. Elle a pour objectif d’éviter à la République une fâcheuse tendance vers une monarchie qui se prétend éclairée. »
Pour tout cela, le « match Boutef-Benflis » est une affiche prometteuse. Au conflit de générations s’ajoutent les procédures judiciaires, les alliances contre nature et la transhumance du personnel politique au gré des sondages d’opinion et des rumeurs de trottoirs.
Pour avoir souvent figuré dans nos colonnes, les deux hommes n’ont pas besoin d’être longuement présentés. En revanche, leurs atouts et leurs faiblesses, leurs hommes de confiance et leurs thèmes de campagne serviront d’indicateurs utiles pour une échéance électorale de la plus haute importance pour une Algérie qui panse, toujours et
encore, ses blessures.
Cet article n’est ni une consigne de vote ni un pronostic. Notre ambition est de nous entourer de la plus grande objectivité pour donner une idée de la tonalité d’une campagne
électorale qui promet d’être sulfureuse.

Les deux concurrents
Abdelaziz Bouteflika est né en 1937 à Tlemcen. Il rejoint très tôt le mouvement national qui débouche sur la lutte armée pour l’indépendance. Brillant et doué, il monte très vite en grade pour être nommé commandant à l’âge de 20 ans. Il coordonne l’action politique pour le compte du groupe d’Oujda, en compagnie de Houari Boumedienne et de Cherif Belkacem. L’indépendance acquise, il est le plus jeune membre du gouvernement, à la tête du portefeuille de la Jeunesse, puis succède à Mohamed Khemisti, ministre des Affaires étrangères, assassiné en 1963. À 24 ans, il fait de la diplomatie algérienne une arme contre les puissances coloniales, soutient les mouvements de libération, donne un coup de fouet à l’Organisation de l’unité africaine (OUA) et au Mouvement des non-alignés. Sa carrière diplomatique est à son zénith en 1974, quand, président de l’Assemblée générale des Nations unies, il obtient – grâce à un artifice juridique – l’exclusion de l’Afrique du Sud, alors sous le régime de l’apartheid.
En décembre 1978, le président Houari Boumedienne est emporté par un cancer. Bouteflika en est le successeur légitime, mais pas légal. À l’issue du IVe congrès du FLN, l’armée impose son candidat, le colonel Chadli Bendjedid. S’ensuit alors une période de chasse aux sorcières. Sa famille est jetée à la rue, un dossier est concocté et soumis à la Cour des comptes pour de présumées malversations à propos des fonds secrets. Bouteflika préfère s’exiler aux Émirats arabes unis, où il devient un prospère consultant.
En octobre 1988, l’Algérie du parti unique vit ses premières convulsions, et de jeunes émeutiers crient leur désespoir. En compagnie de dix-sept dirigeants historiques du FLN, « Boutef » cosigne une déclaration appelant à des réformes politiques. Réhabilité, il fait son retour au comité central du FLN.
En 1992, le pays sombre dans la violence armée, et la République vacille. En janvier 1994, Boutef est approché par l’armée pour occuper le siège de chef de l’État en attendant que la situation sécuritaire permette d’organiser des élections. Il accepte, puis se défausse à la dernière minute, quelques généraux ayant eu la curieuse exigence de lire au préalable son discours d’investiture. En 1999, il brigue la magistrature suprême, cette fois-ci par les urnes. Il l’obtient, et s’apprête à récidiver en 2004.

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Ali Benflis est né à Batna en 1944. La modestie des revenus du père ne l’empêche pas d’envoyer son cadet à l’école. Et c’est un soir, après les cours, qu’Ali apprend l’assassinat de son père et de son frère par l’armée coloniale. Il pense devoir quitter l’école pour subvenir aux besoins de sa famille. Son entourage, encouragé par l’instituteur, s’y oppose. La solidarité s’organise et Ali terminera ses études au lycée franco-musulman de Constantine.
Après l’indépendance, Ali Benflis opte pour des études de droit et rêve d’une carrière de magistrat. Sous les drapeaux, il est nommé procureur auprès du tribunal militaire de Blida, puis opte pour le barreau et s’installe à Batna. Il entre en politique par le biais de la contestation et le militantisme pour les droits de l’homme. Nous sommes au milieu des années 1980, et le président Chadli Bendjedid veut donner un nouveau souffle aux institutions. Ali Benflis est convaincu qu’on ne peut jeter le bébé avec l’eau du bain. Pas question de vouer le FLN aux gémonies alors que ce parti, aussi unique et dictatorial soit-il, est celui par qui l’indépendance a été arrachée. Il prend sa carte et lutte pour que sa formation politique s’intéresse aux droits de l’homme. En 1987, il obtient gain de cause : la première organisation voit le jour. Son ascension au FLN est fulgurante. En quelques années, il passe de militant de base à membre du bureau politique.
Entretemps, le pays et ses institutions vivent, en 1988, leur révolution d’octobre. En septembre 1989, Ali Benflis fait sa première apparition dans un gouvernement de la République. Il est garde des Sceaux et contribue à faire avancer des dossiers, notamment celui du statut des magistrats. Trois ans et une crise plus tard, Benflis claque la porte pour refuser de cautionner la création de camps d’internement administratif. Il reste toutefois membre du bureau politique du FLN, alors dirigé par Abdelhamid Mehri. La ligne conciliatrice à l’égard des islamistes provoque, en 1995, un coup d’État « scientifique » qui met sur la touche Mehri et ses camarades. Leur faute ? Une adhésion du FLN aux accords de Sant’Egidio (qui prévoyaient comme solution à la crise la réhabilitation du Front islamique du salut). Benflis se fait plus discret, retrouve son cabinet d’avocat à Alger et redécouvre les joies et les peines des prétoires.
En septembre 1998, le président Liamine Zéroual annonce sa démission. Le candidat Abdelaziz Bouteflika est à la recherche d’un cadre brillant, parfaitement bilingue et d’une inattaquable réputation d’intégrité. Autre condition sine qua non : le postulant doit être originaire de l’est du pays. Pour des raisons d’équilibre régional dans son staff de campagne. Quelqu’un (la rumeur parle de Larbi Belkheir) suggère le nom de Benflis, Boutef accepte. C’est le début d’une collaboration que l’on a pris, à tort, pour une indéfectible amitié.

Principaux atouts
Abdelaziz Bouteflika. Ses capacités de séduction sont intactes, malgré une allure vieillotte. Son statut de révolutionnaire de la première heure lui confère une aura certaine auprès de la famille révolutionnaire – ensemble de groupes de pression à la redoutable efficacité en termes de mobilisation. Sa maîtrise du verbe et sa capacité de théâtralisation du discours et du message annoncent une campagne qui pourrait faire mouche. Last but not least, il est en poste et dispose donc des médias lourds que sont la télévision, la radio et l’agence de presse.
Ali Benflis. Incarnation de la génération postindépendance, il jouera certainement la carte de la transmission du témoin à la jeunesse. Cet argument est de poids : trois électeurs sur quatre n’ont pas connu la guerre de libération qui a, jusque-là, servi à légitimer le pouvoir. Son modernisme et son passé d’avocat désintéressé seront mis en avant par son staff de campagne. Sa virginité politique par rapport aux années de plomb du FLN, sa volonté de rajeunir et de féminiser la vie politique en Algérie ainsi que son sens du dialogue le serviront pour convaincre.

Faiblesses
Abdelaziz Bouteflika. Une fâcheuse tendance à l’autoritarisme et aux décisions péremptoires. Un long passé politique auquel il doit de s’être fait de nombreux ennemis du fait des crises successives au sein du pouvoir algérien. Des relations tumultueuses avec la presse indépendante, qui a viré au TSB (« Tout sauf Boutef »). De longues périodes de mutisme face à des conflits sociaux qu’affronte, dans son quotidien, le citoyen, donc l’électeur. Une certaine opacité dans la prise de décision, qui laisse supposer de l’improvisation ou, plus grave, laisse libre cours aux rumeurs d’omnipotence de sa garde rapprochée. Le poids que représente son jeune frère Saïd, dont le nom est, à tort ou à raison, mêlé à toutes les affaires scabreuses de la République.
Ali Benflis. Son indéniable candeur politique peut le faire trébucher. Contestée par une partie de la base, la direction du parti vit une crise majeure de légitimité. La gestion de la « cohabitation » (le FLN est majoritaire dans les institutions et surfe entre molle opposition et vote des décisions gouvernementales) est catastrophique aux yeux de l’opinion. S’il dispose d’un redoutable réseau dans la magistrature, la presse et les organisations de la société civile, son carnet d’adresses à l’étranger n’est pas suffisamment garni. Son manque d’expérience dans les joutes internationales risque d’être un handicap majeur, la stature d’homme d’État étant à ce prix. On le voit mal tenir la dragée haute à un Boutef en cas de débat public télévisé.

Arguments pour convaincre
Abdelaziz Bouteflika. Le meilleur argument de vente du produit Boutef reste le bilan des cinq dernières années. La sensible diminution de la violence islamiste donne une impression de paix à un pays toujours en proie au doute. L’image d’une Algérie retrouvée dans les instances régionales, continentales et internationales est l’une des réussites de Bouteflika. La relance des investissements publics (10 milliards de dollars en cinq ans) après une disette de deux décennies est également à mettre à son actif. Nul ne peut contester que l’Algérie est devenue un immense chantier à ciel ouvert : amélioration des infrastructures de base, construction de milliers d’établissements scolaires, réalisation de centaines de milliers de logements. À cela s’ajoutent une gestion relativement correcte de deux catastrophes naturelles (Bab el-Oued en novembre 2001 et Boumerdès en mai 2003) et une agriculture enfin source de croissance. Le président sortant devrait axer sa campagne sur ce qui reste à réaliser : la lutte contre la pauvreté, la poursuite de l’assainissement des finances publiques et la modernisation des services.
Ali Benflis. Pour avoir été, en 1999, l’un des rédacteurs du programme électoral du candidat Bouteflika, il devrait reprendre à son compte quelques thèmes de la campagne précédente. Deux priorités : la lutte contre le chômage et le défi de l’eau. Pour mieux se préparer à la bataille à venir, il a créé au sein de son parti un Conseil d’évaluation et de prospective qui travaille d’arrache-pied pour synthétiser les dossiers les plus sensibles. À sa tête : Abdelaziz Djerrad. En dirigeant son offensive contre le bilan de Boutef, il s’est cependant placé sur un terrain glissant. Son nom, qu’il le veuille ou non, y est associé : il a été Premier ministre durant trente-trois mois sur les soixante du mandat de Boutef. Il a choisi de s’en sortir en mettant en avant les obstacles dressés par el-Mouradia devant son action. Bref, si c’est le même programme, il promet, lui, une autre méthode pour l’appliquer.

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Hommes et femmes de confiances
Les « amis » du Président

Larbi Belkheir. Ce général à la retraite, aujourd’hui directeur de cabinet du président de la République, est l’objet de toutes les rumeurs, de tous les fantasmes. Sa longévité (un quart de siècle de fonctions et de postes stratégiques) nourrit toutes les réputations. Tour à tour faiseur de rois, parrain de la « mafia politico-financière », à la tête de présumés escadrons de la mort, Belkheir se présente comme un simple commis de l’État, fidèle serviteur de la République et disponible tant que « le pays a besoin de [ses] services ». Sera-t-il directeur de campagne ? « Je suis très bien là où je suis », répond-il sans hésitation. Ses récents ennuis de santé (des problèmes coronariens) ne l’empêcheront pas d’avoir un rôle actif. Même si l’armée a promis une stricte neutralité dans la compétition à venir, Belkheir, interface entre Boutef et les généraux, devrait constituer la pierre angulaire du dispositif de campagne du président sortant.

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Saïd Barkat. Le ministre de l’Agriculture s’est distingué à la fois par les performances de son secteur (une croissance à deux chiffres durant les trois dernières années) et par sa participation au mouvement de redressement du FLN (dissidence qui conteste, entre autres, l’investiture de Benflis à la course électorale). Ce médecin de 60 ans a changé de vocation pour se lancer dans l’exploitation agricole tout en militant au sein du FLN, depuis 1974, dans sa région natale de Biskra. Ses réseaux, notamment dans le sud-est du pays, seront certainement mobilisés. À la tête de la préparation organique du congrès de « redressement » du FLN (voir J.A.I. n° 2240), Barkat est une pièce maîtresse dans le dispositif Boutef.

Ahmed Ouyahia. Malgré quelques réserves exprimées à l’occasion du débat sur la concorde civile (grâce amnistiante des combattants de l’Armée islamique du salut, branche armée du FIS), l’actuel Premier ministre a toujours été en phase avec Boutef. Ce dernier lui a confié de délicates missions, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays. Prêt à faire l’impasse sur ses ambitions présidentielles (du moins pour le mandat en jeu en 2004), ce Kabyle, patron du Rassemblement national démocratique (RND), appelle à voter Boutef et met son parti au service de son favori. Son apport à la campagne sera d’autant plus significatif qu’il est en passe de devenir le bras exécutif du programme de relance économique. Bref, Ouyahia est celui qui tient les promesses de Boutef.

Abdelkader Messahel. Le journaliste devenu diplomate. Le sherpa devenu ministre. Ainsi pourrait être résumée la carrière tranquille de cet homme de 54 ans. Habitué du travail en coulisses dans les rencontres internationales, il s’est résolu à faire de la politique à la demande de Boutef et ne s’en cache pas. Il a connu le président en 1974 alors qu’il était modeste diplomate à la représentation permanente de l’Algérie auprès de l’ONU, à New York. Les deux hommes ont, depuis, appris à s’apprécier. Africaniste accompli, Messahel s’occupe depuis près de trente ans de l’affaire du Sahara occidental et des relations avec les pays du continent. Membre du mouvement de redressement au sein du FLN, il y incarne le courant moderniste. Il inscrit son action politique au-delà de la présidentielle. Son rêve ? Faire du FLN un parti social-démocrate à l’image du PSOE espagnol ou du PASOK grec.

Les « fidèles » de Benflis

Abdelaziz Djerrad. À moins de 50 ans, ce brillant universitaire a été directeur de la prestigieuse École nationale d’administration (ENA) qui a fourni tant de cadres à la République. En 1992, il est appelé par le Haut Conseil d’État (HCE), instance qui a remplacé Chadli Bendjedid après sa « démission », et occupe le poste de conseiller diplomatique. Quelques mois plus tard, il devient secrétaire général à la présidence. Ses talents d’organisateur lui valent d’être nommé secrétaire général au ministère des Affaires étrangères, d’où il sera limogé après sa nomination au bureau politique du FLN par Ali Benflis. Depuis, il dirige le Conseil d’évaluation et de prospectives du parti. Il devrait être le principal rédacteur du programme électoral du candidat Benflis. Une de ses formules pourrait décrire le personnage : « Je suis né en 1954, j’ai donc raté le déclenchement de la guerre de libération. À l’indépendance, en 1962, j’avais 8 ans et j’ai encore raté une grande occasion. Mais tout cela a été compensé par les émotions vécues, le 3 octobre 2003, lors du congrès extraordinaire quand, contre vents et marées, nous avons investi le meilleur d’entre nous pour tenter de sauver la République. »

Abdelmadjid Attar. Né en 1946 dans la Petite Kabylie, l’ancien PDG de Sonatrach (1997-2000) est fidèle en amitié et en politique. Ministre des Ressources en eau, il fait partie des membres du FLN à avoir démissionné du gouvernement au plus fort de la crise entre Boutef et Benflis. Membre de l’ancien parti unique depuis 1978, il a attendu mars 2003 pour faire, enfin, partie du Comité central. Ses prestigieuses fonctions passées ne lui ont pas fait tourner le dos à la société civile. Il dispose d’un réseau important dans le mouvement associatif scientifique et culturel. À l’étranger, il jouit d’une excellente réputation et son carnet d’adresses est conséquent. Vice-président de la Chambre de commerce et d’industrie Suisse-Algérie et membre du conseil d’administration de l’Union arabe des industries agroalimentaires, il devrait apporter une contribution non négligeable lors de la rédaction du programme économique du candidat Benflis.

Zine Eddine Youbi. L’ancien recteur de l’université de Blida est l’incarnation des quadras de Benflis. Ce docteur en aéronautique formé à Toulouse est né dans la région de Tiaret en 1961. Élu député en 2002, il fait son entrée dans le gouvernement à la tête du portefeuille de la Poste et des Nouvelles Technologies de l’information et de la communication. Membre du comité central après le si controversé VIIIe congrès, il quitte le gouvernement en même temps que ses camarades fidèles à Benflis.

Farida Ilimi. Ce n’est certes pas la seule femme de l’équipe Benflis, mais c’est assurément la plus jeune : 34 ans. Maître-assistant en chirurgie générale, elle est entrée en politique en venant du mouvement associatif où elle était particulièrement active. Pourquoi ? « Le discours innovant du secrétaire général, affirme-t-elle, résolument tourné vers les jeunes et les femmes. » Si le message de Benflis l’a convaincue, elle séduit, à son tour, le patron du FLN, qui la fait entrer au Comité central en mars 2003. Depuis, outre ses activités professionnelles, elle s’occupe de la Commission des élus, participe à celle des droits de la femme et de l’enfant ainsi qu’à celle des affaires extérieures. Ses relations dans le milieu des praticiens de la santé devraient constituer un sérieux apport au candidat Benflis.

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