RDC : l’épiscopat dénonce les appels en faveur d’un 3e mandat de Joseph Kabila

L’épiscopat congolais a mis en garde jeudi les personnes appelant à un troisième mandat du président Joseph Kabila en République démocratique du Congo, estimant que cette éventualité conduirait à l’« embrasement » du pays.

Des partisans du président Joseph Kabila à Kinshasa, le 22 juillet 2006. © Jérôme Delay/AP/SIPA

Des partisans du président Joseph Kabila à Kinshasa, le 22 juillet 2006. © Jérôme Delay/AP/SIPA

Publié le 24 mai 2018 Lecture : 2 minutes.

Des affiches récemment déployées par des partisans du parti au pouvoir à Kinshasa, présentant Joseph Kabila comme « candidat » à l’élection présidentielle du 23 décembre, sont au cœur d’une polémique en RDC, où société civile et opposition dénoncent une « stratégie dangereuse ».

« Notre candidat Joseph Kabila », peut-on ainsi lire sur une affiche signée par les Amis de Mova Sakanyi (Amos – PPRD), installée dans le marché Lalu, dans le quartier Binza Delvaux, dans l’ouest de Kinshasa. Cette affiche, située dans une artère très fréquentée de la ville, est à l’effigie du président Kabila, le montrant avec son bouc blanc et surplombant la foule.

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Juste à côté, une autre affiche montre le ministre de l’Intérieur Henri Mova Sakanyi, derrière un micro, avec ce message : « L’homme de la situation difficile du pays, likofi ya Kabila » (coup de poing de Kabila, en lingala).

« Ces propos, motivés par les intérêts de leurs auteurs et non du chef de l’État qui ne gagnera pas à être responsable de l’embrasement du pays, doivent être déconseillés », a déclaré l’abbé Donatien Nshole, le secrétaire général de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco), lors d’une conférence de presse à Kinshasa jeudi 24 mai.

Pour des « élections crédibles, transparentes et inclusives »

Ce genre de déclarations peuvent « déboucher sur des situations de violence préjudiciables pour la paix et la stabilité de la RDC et de toute la sous-région », a-t-il ajouté.

La Cenco juge « plus grave les déclarations de certains ténors de la majorité présidentielle qui évoquent la possibilité d’un autre mandat » du président Kabila.

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Le deuxième et dernier mandat de Joseph Kabila, selon la Constitution, a pris fin en décembre 2016. La présidentielle censée élire son successeur est prévue pour le 23 décembre, en même temps que les législatives nationales et provinciales.

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Parlant de ces élections, le porte-parole de la majorité présidentielle André-Alain Atundu a soutenu que « le véritable enjeu, au-delà du renouvellement des animateurs des institutions, est la stabilité de l’État, le développement de notre économie et l’amélioration des conditions sociales de nos populations ».

La Cenco a cependant salué « le respect, jusque-là, des grandes étapes du calendrier électoral », rappelant la nécessité de tenir des « élections crédibles, transparentes et inclusives pour la stabilité du pays ».

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