Pas de troisième mandat pour Alassane Ouattara : les coulisses d’un coup d’éclat

Le chef de l’État ivoirien a surpris tout le monde en annonçant renoncer à la présidentielle d’octobre 2020. Une décision longuement mûrie et hautement stratégique.

Le président ivoirien Alassane Ouattara, devant le Congrès, à Yamoussoukro, le 5 mars 2020. © Présidence ivoirienne

Le président ivoirien Alassane Ouattara, devant le Congrès, à Yamoussoukro, le 5 mars 2020. © Présidence ivoirienne

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Publié le 6 mars 2020 Lecture : 4 minutes.

C’est la mi-journée à Yamoussoukro. Alassane Ouattara quitte la Fondation Félix-Houphouët-Boigny un brin ému. Dans l’assistance, ses fidèles n’en reviennent toujours pas. Le Premier ministre, Amadou Gon Coulibaly, le président de l’Assemblée nationale, Amadou Soumahoro, ou la ministre Kandia Camara ont les yeux embués. Plus loin, une députée pleure à chaudes larmes. Le chef de l’État ivoirien adore les surprises, dire une chose puis faire son contraire. En annonçant le 5 mars, devant les parlementaires réunis en Congrès, qu’il ne sera pas candidat à l’élection présidentielle d’octobre 2020, il prend tout le monde de court.

Lorsqu’il fait son entrée dans l’amphithéâtre de la Fondation, ils ne sont qu’une poignée à avoir été mis dans la confidence. Son épouse, Dominique, l’a précédé, entourée du vice-président Daniel Kablan Duncan, d’Amadou Gon Coulibaly et du ministre de la Défense, Hamed Bakayoko.

Décision mûrie, calendrier précipité

À la tribune, Alassane Ouattara dresse le bilan de ses neufs années à la présidence, puis déclare : « Durant les deux mandats que vous m’avez confiés à la tête de notre beau pays, j’ai toujours accordé une importance toute particulière au respect de mes engagements. Dans le même esprit, j’avais à plusieurs occasions indiqué, au moment de l’adoption de la Constitution de la IIIe République, en 2016, que je ne souhaitais pas me représenter à un nouveau mandat présidentiel. En conséquence, je voudrais vous annoncer solennellement que j’ai décidé de ne pas être candidat à l’élection présidentielle de 2020. »

Alors qu’il envisageait initialement de se prononcer en juillet, le chef de l’État a donc décidé de précipiter son calendrier. « Cela faisait plusieurs semaines que l’option était sur la table. Elle s’est vraiment concrétisée lors du dernier sommet de l’Union africaine, début février, à Addis-Abeba, puis lors de son séjour en France le 14 février », explique l’un de ses proches.

Bien s’informer, mieux décider

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