Kenya Airways : Sebastian Mikosz, un homme à poigne aux commandes

Il connaît encore peu l’Afrique. Mais c’est lui qui devra sortir l’une des principales compagnies aériennes du continent de ses difficultés. Recruté par le chasseur de têtes britannique Spencer Stuart, Sebastian Mikosz, 44 ans, a pris ses fonctions de directeur général de Kenya Airways le 1er juin et devrait y rester trois ans.

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Rémy Darras © Francois Grivelet pour JA

Publié le 26 juin 2017 Lecture : 2 minutes.

De ses deux passages à la tête de la compagnie nationale polonaise Lot Polish Airlines, on retient souvent que Sebastian Mikosz, le nouveau directeur général de Kenya Airways, est l’homme qui a supprimé la distribution des journaux à bord des avions et rendu les sandwichs payants, devenant le symbole d’une réduction de coûts opérée au millimètre. Dans une compagnie au bord du gouffre, il n’y a pas de petites économies.

Sauvetage de Lot Polish Airlines

Mal protégé contre les variations des prix du pétrole, tout comme Kenya Airways aujourd’hui, Lot est alors sous perfusion étatique. Entre 2009 et 2010, lors de son premier mandat, le Polonais, ancien des cabinets Deloitte et Arthur Andersen, diplômé de Sciences-Po Paris, réduit les effectifs, revoit à la baisse les contrats des pilotes et négocie des aides auprès de la Commission européenne.

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Dans le même temps, il cherche des repreneurs, sollicitant Air France, Lufthansa, Emirates ou encore Turkish Airlines. En vain. Porté par sa réputation d’homme à poigne, il s’aliène les syndicats. Un bras de fer qui le fait quitter la barre de la compagnie mais qui ne l’empêche pas d’y revenir, de 2013 à 2015. Il recentre alors le réseau sur les lignes les plus rentables, réduit la flotte et loue ses Dreamliner à d’autres transporteurs…

Restructuration

Des choix douloureux, mais une stratégie qui se révèle payante : en 2013, Lot enregistre 6 millions d’euros de bénéfice. La compagnie renoue avec le profit après six années de pertes. La reprise est confirmée en 2014 par un résultat net de 24,6 millions d’euros. L’entreprise n’a plus besoin des subsides publics pour survivre, mais Sebastian Mikosz ne parvient pas à mener à bien la privatisation de la compagnie.

Chez Kenya Airways, il arrive dans un climat interne tendu – des grèves importantes ont eu lieu en avril et en octobre 2016 – qui a précipité le départ de son prédécesseur, Mbuvi Ngunze, après deux ans aux manettes. Délicate, sa mission de restructuration devra recueillir une large confiance du personnel, alors qu’un plan de suppression de 600 emplois est toujours sur la table.

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