Bénin – José Tonato : « Cotonou doit être une étape incontournable sur le corridor Abidjan-Lagos »

Quelle place pour Cotonou en Afrique de l’Ouest ? Pour José Didier Tonato, la capitale économique du Bénin a une carte à jouer. Le ministre béninois du Cadre de vie assure que la rénovation urbaine en cours a déjà amélioré son attractivité.

José Tonato, ministre du Cadre de vie et du Développement durable au Bénin, en 2020. © E. AHOUNOU/AID pour JA

José Tonato, ministre du Cadre de vie et du Développement durable au Bénin, en 2020. © E. AHOUNOU/AID pour JA

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Publié le 8 novembre 2020 Lecture : 7 minutes.

Homme de dossiers et de chiffres, rigoureux dès qu’il s’agit d’exposer les montages financiers complexes des différents projets qu’il conduit, José Didier Tonato est à la tête du ministère du Cadre de vie et du Développement durable depuis 2016. Il n’hésite pas, non plus, à mettre les pieds dans la boue des chantiers qui ont fleuri depuis deux ans aux quatre coins du pays, tout particulièrement dans la capitale économique. Et c’est un mètre à la main qu’il arpente Cotonou, un jour à inspecter les fondations des futurs marchés urbains, un autre à tancer les entrepreneurs qui ont pris du retard dans les travaux d’asphaltage de la voirie.

L’urbaniste devenu ministre, qui, dans une même phrase, peut évoquer « l’âme de Cotonou » et le retour sur investissement d’un kilomètre linéaire de bitume, nourrit d’immenses ambitions pour le Grand Nokoué, l’agglomération qui comprend Cotonou, Abomey-Calavi, Sèmè-Kpodji, Ouidah et Porto-Novo. Pour José Didier Tonato, la métropole béninoise peut, et doit, se faire une place privilégiée dans la compétition à laquelle se livrent les grandes villes du littoral nord du golfe de Guinée. À condition de mener à bien les travaux engagés pour la moderniser et la projeter dans le futur.

Jeune Afrique : Cotonou s’inscrit dans un chapelet de métropoles côtières qui s’égrène d’Abidjan à Lagos. Quelle est sa place dans cet espace ?

José Tonato : En Afrique, aujourd’hui, on compte trois mégapoles, « Jo’burg », Le Caire et, dans une moindre mesure, Lagos. Cotonou, par sa taille, par le niveau de développement du Bénin, n’est pas en concurrence avec Lagos, ni même avec Abidjan. Elle se positionne par rapport à Lomé et par rapport à Accra.

Dans ce cadre, Cotonou a besoin d’infrastructures et d’un certain nombre de prérequis qui feront d’elle une étape incontournable sur le corridor Abidjan-Lagos, la voie autoroutière rapide qui va relier ces deux métropoles. Cotonou peut se faire une place, à son échelle et avec son identité, sans se fondre dans une ville globale.

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