Interrogations après la mort en RDC du chef rebelle « Morgan »

Paul Sadala alias « Morgan », chef rebelle congolais, a été tué lundi par l’armée congolaise lors de son transfèrement vers Bunia dans le nord-est de la RDC.

Un officier des FARDC, près de Kokola le 18 janvier 2014. © AFP

Un officier des FARDC, près de Kokola le 18 janvier 2014. © AFP

Publié le 15 avril 2014 Lecture : 2 minutes.

Les circonstances de la mort lundi 14 avril du chef rebelle Paul Sadala alias "Morgan" qui s’était rendu samedi dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC) avec 42 de ses hommes restent très floues.

"Il a voulu s’échapper, il y a eu échange de tirs entre nos éléments des FARDC (armée gouvernementale) et sa bande. Morgan a été blessé aux deux jambes et il est décédé des suites de ses blessures", a déclaré le lieutenant-colonel Jean-Claude Kifwa, porte-parole de l’armée en province Orientale (Nord-Est).

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Le porte-parole militaire a expliqué qu’il y avait eu "sept morts côté assaillants, deux blessés FARDC", et que "deux civils" ont été touchés quand "Morgan voulait fuir et tirait dans tous les sens". En outre, "une trentaine" de miliciens ont été "capturés".

D’après lui, Paul Salada est décédé "dans un hélicoptère de la Monusco", la Mission de l’ONU en RDC, qui devait l’évacuer pour des soins. Selon RFI, cette version est réfutée par la Monusco, qui assure que Morgan était mort quand il est arrivé au pied de l’hélicoptère.

Le sort de ses 42 hommes est également inconnu.

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Les affrontements se sont produits à Molokayi, à une trentaine de kilomètres d’Epulu, un parc classé au patrimoine mondial de l’Unesco et où, en juin 2012, Morgan et ses hommes avaient tué dix gardes du parc et quinze okapis.

"C’était un piège"

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Morgan s’était rendu dans des circonstances peu claires aux FARDC avec une quarantaine de ses hommes dans le village de Badengaido, dans le district de l’Ituri, en Province-Orientale, limitrophe de l’Ouganda.

Les rebelles avaient pu conserver leurs armes – celles dont ils se sont servis pour attaquer les FARDC. "Ils avaient des armes. C’était une question de les rassurer parce qu’ils posaient des préalables (…) En fait, c’était un piège, une simulation de sa part", a souligné le porte-parole militaire.

Selon le dernier rapport des experts des Nations unies sur la RDC publié en janvier, Morgan, responsable de nombreuses violations graves des droits de l’homme (viols, enlèvements, esclavage sexuel) s’est spécialisé dernièrement dans "l’attaque de mines d’or" après avoir été longtemps actif dans le braconnage d’éléphants.

ADF-Nalu

Dans le même temps, les autorités congolaises ont annoncé avoir capturé la dernière base des rebelles ougandais de l’ADF-Nalu (Forces alliées démocratiques-Armée nationale pour la libération de l’Ouganda).

>> Lire aussi : Où sont passés les centaines d’otages des ADF dans le Nord-Kivu ?

"Dimanche, nous avons récupéré la toute dernière base des ADF. Pour la récupérer, cela nous a pris dix jours de combats intenses", a déclaré le porte-parole de l’armée au Nord-Kivu (est), Olivier Amuli.

À Kinshasa, le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende a affirmé lundi au cours d’une conférence de presse que cent rebelles ont été tués lors d’âpres affrontements dans cette base, une véritable forteresse appelée Madina. Aucun bilan du côté des FARDC n’a été communiqué.

(Avec AFP)
 

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