« Crime contre l’humanité » : la déclaration de Macron sur la colonisation en Algérie provoque la colère d’élus français
Des responsables français de droite et d’extrême droite ont fait part mercredi de leur émoi et de leur « honte » après que le candidat à la présidentielle en France, Emmanuel Macron, a qualifié la colonisation de « crime contre l’humanité » lors de son récent voyage à Alger.
« La colonisation fait partie de l’histoire française. C’est un crime, c’est un crime contre l’humanité, c’est une vraie barbarie et ça fait partie de ce passé que nous devons regarder en face en présentant aussi nos excuses à l’égard de celles et ceux envers lesquels nous avons commis ces gestes », a déclaré le candidat centriste à la chaîne privée algérienne Echourouk News lors de son voyage en début de semaine.
« Honte à Emmanuel Macron »
Plusieurs responsables politiques à droite et au sein du Front national (FN, extrême droite) ont vivement réagi au lendemain de la mise en ligne de cette interview.
« Honte à Emmanuel Macron qui insulte la France à l’étranger : la colonisation de la France était un crime contre l’humanité », a lancé sur Twitter un député du parti Les Républicains, Gérald Darmanin, proche de l’ancien président Nicolas Sarkozy.
Honte à @EmmanuelMacron qui insulte la France à l'étranger : "la colonisation de la France était un crime contre l'humanité"
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) February 15, 2017
« Opposer les Français, ressortir ces histoires pour diviser, pour remobiliser, je vois bien les soucis électoraux qu’il y a derrière tout ça. Ce n’est pas digne d’un chef d’État d’aller agiter des cicatrices qui sont encore très douloureuses », a de son côté lancé Jean-Pierre Raffarin.
Le trésorier du FN Wallerand de Saint-Just a accusé l’ancien ministre de l’Économie de « tirer dans le dos de la France ».
Terrain glissant
Ce n’est pas la première fois que le débat sur la colonisation s’invite dans la campagne. Fin août, le candidat de la droite François Fillon, aujourd’hui englué dans une affaire judiciaire, avait déclenché une polémique en jugeant que « la France n’était pas coupable d’avoir voulu faire partager sa culture aux peuples d’Afrique ».
Et déjà en octobre, Emmanuel Macron avait suscité la controverse en tenant des propos sensiblement différents au magazine Le Point: « Alors oui, en Algérie il y a eu la torture, mais aussi l’émergence d’un État, de richesses, de classes moyennes, c’est la réalité de la colonisation. Il y a eu des éléments de civilisation et des éléments de barbarie ».
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