Tandja Jr dans la nasse

Le fils de l’ancien président Mamadou Tandja a été arrêté dans une affaire de corruption. D’après un acte notarié dont « Jeune Afrique » s’est procuré une copie, il devait percevoir 2 millions de dollars obtenus de la compagnie britannique Brinkley Mining.

Publié le 24 juin 2010 Lecture : 2 minutes.

Rebondissement dans l’affaire des contrats miniers au Niger. Les 15 et 16 juin, quatre personnes ont été placées en garde à vue, parmi lesquelles Hadia Toulaye Tandja, le fils de l’ex-président, et Mohamed Abdoulahi, l’ancien ministre des Mines. Toutes sont accusées de trafic d’influence, de perception de pots-de-vin et de blanchiment de capitaux.

Directeur de la rédaction de La Tribune du peuple, Ibrahim Hamidou, qui, selon un acte notarié dont J.A. s’est procuré une copie (voir ci-dessous), s’était engagé à partager à parts égales avec le fils Tandja 4 millions de dollars obtenus de Brinkley Mining, une compagnie minière britannique, est lui aussi détenu dans les locaux de la police judiciaire, à Niamey. Le contrat ne mentionne aucune contrepartie justifiant la rémunération versée à Hadia Toulaye Tandja. Brinkley Mining avait obtenu un permis d’exploration uranifère cinq mois après la date figurant sur ledit contrat. À en croire Dunbar Dales, son directeur général, la société s’est retirée du Niger en 2008, après un renouvellement de sa direction.

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Selon Ali Idrissa, coordonnateur nigérien de la coalition Publiez ce que vous payez, un système de corruption bien rodé avait été mis en place pour permettre à la famille Tandja de s’enrichir grâce à l’octroi de permis de prospection. « Des intermédiaires introduisaient les investisseurs dans les bureaux de personnalités très influentes en échange de dessous-de-table », précise Idrissa.

Longtemps chasse gardée du groupe nucléaire français Areva, le secteur nigérien de l’uranium a été libéralisé en 2007. « Il faut poursuivre l’enquête, car d’autres cas frauduleux ne sont pas exclus, 160 permis d’exploration ayant été attribués en un an et demi », estime Kalla Ankouraou, secrétaire général adjoint du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (ex-opposition). Les problèmes de malversations financières connus par le pays découragent les compagnies sérieuses qui souhaitent investir. « Certaines entreprises, dont Areva, Rio Tinto et North Western Uranium, ont refusé de verser un pot-de-vin de 1 million de dollars pour obtenir un permis qui a ensuite été attribué au groupe indonésien Earthstone Metals », explique Ankouraou. L’opposant estime qu’une enquête devrait être diligentée pour déterminer les conditions d’attribution de ce permis d’exploration.

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