Guinée : le régime d’Alpha Condé accusé de « dérives autoritaires »

Après sept mois à la tête de la Guinée, le président Alpha Condé doit faire face aux premières plaintes pour « dérives autoritaires » de son pouvoir. La coalition d’ONG locales à l’origine de ces griefs reconnait pour autant les efforts entrepris pour moderniser l’économie du pays.

Alpha Condé face aux premiers mouvements de contestation depuis son élection en novembre 2010. © AFP

Alpha Condé face aux premiers mouvements de contestation depuis son élection en novembre 2010. © AFP

Publié le 9 juin 2011 Lecture : 2 minutes.

Près de sept mois après son accession au pouvoir, celui qui voulait « remettre en ordre la Guinée et relancer l’économie » est confronté aux premiers signes de défiance de la part de la société civile. Le régime du président Alpha Condé est accusé de « dérives autoritaires » par une coalition d’ONG locales.

« Nous dénonçons les dérives autoritaires du nouveau régime et interpellons le président Alpha Condé sur les atteintes aux libertés individuelles et publiques dans notre pays depuis son élection » à la tête de l’exécutif guinéen en novembre 2010, a déclaré Aziz Diop, secrétaire exécutif du Conseil national des organisations de la société civile de Guinée (CNOSCG). À la tête d’un rassemblement d’un vingtaine d’ONG, associations et syndicats guinéens, Aziz Diop tenait une conférence de presse mercredi 8 juin 2011, à Conakry.

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« Il faut déplorer que de nombreuses décisions prises par le nouveau pouvoir constituent des obstacles à la mise en place d’un État de droit ainsi qu’à la marche vers la démocratie », a expliqué Diop.

Quelques points positifs

Seraient en cause, selon le CNOSCG, « les évènements qui ont émaillé la vie politique et sociale du pays ces trois derniers mois ». Il a notamment dénoncé la « violente répression », en avril à Conakry, d’un rassemblement de partisans de Cellou Dalein Diallo, chef de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) et principal opposant d’Alpha Condé. Cette mobilisation, qui n’avait pas été autorisée par le régime, fut violemment dispersée, et un jeune avait été tué par balle, a rappelé Aziz Diop.

Outre cet épisode sanglant, Diop a également mentionné des intimidations policières contre des responsables de la presse privée et des condamnations d’étudiants à la prison avec sursis pour faits de grève. La coalition d’ONG réclame donc aux autorités, qui n’ont pas non plus réussi à endiguer les violences inter-communautaires intervenues début juin en Guinée forestière, une révision de leur politique.

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Néanmoins, le CNOSCG a fait remarquer que le régime avait créé une réelle dynamique de progrès au sein du pays, notamment en matière économique. « La maîtrise de l’inflation, la suppression de l’impôt de capitation et la volonté affichée du gouvernement de procéder aux réformes des forces de défense et de sécurité » ont été saluées par ces ONG guinéennes, tout autant que la « lutte contre la corruption et contre le détournement de fonds ». Le passage au crible des marchés publics par la Cour des comptes de Conakry fin mai en témoigne. (avec AFP)

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